dimanche 30 décembre 2007

Matin de Noël

Matin de Noël

Ce matin de Noël 2007 m’enveloppe d’une lumière si douce, d’un calme si apaisant qu’il me faut l’écrire même si cela fait cliché. Grasse matinée pour moi : levé à sept heures et demie.

Mon petit déjeuner préféré : œufs tournés bien assaisonnés de sel et basilic, toasts avec beurre et marmelade d’orange, café de altura.




Et je ne suis pas seul. Pendant mon repas sur le patio, des oiseaux viennent à leur bain, que j’entretiens soigneusement, assidûment. Ils viennent tout près. Si je ne les regarde pas en face, ils osent boire, ou même se baigner. Pudeur et frayeur seraient les sœurs de la prudence ?

Tout est plus calme ce matin. Sauf la mer qui est plus agitée, et son chant, plus soutenu. Amusant de voir tout en bas sur la plage quelques baigneurs et baigneuses à cette heure matinale le jour de Noël. Ils jouent dans les vagues. Ils se font un joyeux Noël.

Un peu plus tard, je suis en train de me raser quand un tourbillon d’oiseaux d’espèces variées s’engage dans une compétition étourdissante pour cette ressource si précieuse : l’eau. Charco. Une petite flaque d’eau, là, sur cette colline aréique, qui s’évapore à vue d’œil dans la brise chaude et sous l’ardeur du soleil, au creux d’un comal de barro (réchaud à tortillas en terre cuite). Mon bain d’oiseaux. Leur bain, leur abreuvoir, su charco. J’interromps ma toilette, et le temps est suspendu.



Ça se passe à peu près comme suit. Deux colombes inca se posent près du bain. Elles marchent un peu, hésitantes, puis l’une d’elle monte sur le bord d’argile rouge. Elle aspire un peu d’eau à la manière de sa famille, qui ne lève pas le bec à chaque gorgée. Mais elle s’enfuit quand arrivent deux passerins arc-en-ciel, petit joyaux qui paraissent inoffensifs. Ils ont priorité, semble-t-il.





Mais pas pour longtemps : à leur tour, ils s’enfuient à l’arrivée brusque et autoritaire d’un évêque paré mâle, le premier que je vois en cette saison. Sa livrée bleu sombre en impose. Il se comporte en puissant malgré sa petite taille. Il boit, mais encore mieux : bien chez lui, il prend son bain, éclaboussant les autres qui cherchent à s’approcher.



Mais voici d’un troglodyte à nuque rousse se pose inopinément sur le bord du bain. Son long bec effilé et courbé en impose à son tour à l’évêque au bec noir et conique. Ce dernier cède la place, mais il reviendra jusqu’à ce qu’il ait complété sa toilette. Car le troglodyte semble ici plus inquisiteur que consommateur. Il va et vient autour du bain, la queue retroussée et l’œil fanfaron. Mais soudain, tout ce menu fretin dégage à toute vitesse. Après un petit “ quac ” avertisseur arrive un quiscale à longue queue.



Le grand quiscale à l’œil doré dans son écrin noir luisant, le bec ouvert et menaçant, tel un matador dans la place. Sa taille à elle seule est imposante, c’est un géant parmi les autres. De plus, dans sa robe toute noire aux reflets bleutés, prolongée par une longue queue en forme de quille qui lui sert de traîne royale, il affiche une prestance inégalée dans le monde des passereaux. Même les geais à face blanche, qui viendront dans quelques minutes, et qui le dépassent par la taille du corps et la longueur de la queue, même eux en petit groupe délinquant ne feront pas bouger le grand quiscale. Il est maître. Et maître chanteur. Respecté par tous. Il prit donc tout son temps pour se remplir le bec une dizaine de fois, la tête légèrement penchée, la mandibule à peine sous la surface de l’eau, pour à chaque fois la lever bien haut et faire descendre la gorgée dans son labyrinthe viscéral.

Normalement, il ne ferait pas cela si près de moi. Mais pour me raser, fonction interrompue pour mieux observer le manège, je suis à genou face à mon miroir collé à la paroi du frigo. Entre le bain et moi, se trouve (par hasard) une chaise, comme un écran troué qui me laisse très bien voir les oiseaux, mais qui leur donne, semble-t-il, une impression de sécurité, comme s’ils étaient cachés derrière des branches protectrices. Voilà qui me donne à mon tour une idée de camouflage simple pour photographier cette petite faune à l’avenir. En cet instant, je ne puis que contempler la scène. Déjà beaucoup !



C’est cette stratégie aussi efficace qu’imprévue qui a permis, sans doute, qu’un tyran quiquivi vienne se poser sur le bain, si près de moi. Ce chasseur d’insectes en plein vol, de bonne taille, au ventre jaune brillant, la tête noire bandée de blanc surmontée d’une petite crête dorée, criait depuis un bon moment dans les cimes tout près. Quiquivi !! Quiquivi !! Puissant, nasillard, variant de la plainte à la supplication et au cri de victoire, son chant caractéristique remplissait l’air tandis que j’observais la chorégraphie au bain public.

Ce tyran – porte-il vraiment son nom ? – est plutôt farouche et ne se laisse pas approcher des observateurs. Pour la première fois en trois saisons, je l’ai vu se poser à quelques mètres, sur le bord même du bain. Mais il n’a pas osé boire. Il est reparti après quelques secondes, un moment superbe, dont j’aurai pu faire une bonne photo, si j’avais eu mon appareil en main. (Dès le lendemain, je réussis plusieurs bonnes photos du tyran et du quiscale en train de boire, utilisant ma nouvelle technique de “ camouflage ”. Noter aussi que certaines photos sont de l'an dernier et ne correspondent pas totalement au texte. )

Et voici le tour des geais à face blanche, avec leur tête drôlement couronnée par une longue houppette double et recourbée. Ils sont aussi très farouches, car ils servent continuel-lement de cible aux lance-pierres des jeunes garçons. Les quatre ou cinq oiseaux venus ce matin reporteront leurs ébats aquatiques à l’après-midi, car je poursuis maintenant mes activités et je leur parais menaçant malgré l’accueil et le respect total que je leur réserve. Ainsi se manifestent les préjugés des oiseaux…

Voilà donc les sept espèces d’oiseaux qui sont venus, non pas me souhaiter la joie de Noël, mais l’apporter en vrai, tel un cadeau tout neuf, impérissable, inestimable.

Vision plutôt profane de la joie de Noël, pensera-t-on ? Si cette fête commémore la venue d’un sauveur, il m’apparaît que sa vie et sa parole, plus que sa mort, peuvent avoir un effet salvateur. Et quoi d’autre que l’amour a-t-il célébré, qui vaille notre entière adhésion ?

L’amour a-t-il des frontières ? Comment justifier son fractionnement en plusieurs catégories de valeurs ? La venue à moi des oiseaux ce matin de Noël est une fête de l’amour. Son pouvoir unificateur et salvateur m’apparaît indissociable de toute Parole. Jusque là s’étend notre regard holistique.

14 heures 25
La brise s’est levée. Tiède, sèche à cette hauteur que n’atteignent pas les embruns salés de la mer.

En cet après-midi de Noël tropical, il se met à neiger. Il neige des feuilles. Une giboulée de petits flocons bruns et dorés qui revivent l’instant de traverser l’espace lumineux jusqu’au sol. Tout se déshydrate en ce début d’hiver. Il neige des feuilles d’acacia et d’autres légumineuses arborescentes qui m’ont donné tant d’ombre fraîche depuis mon arrivée.

Bientôt, le bosquet sera ténu, transparent, dormant. Mais de grandes fleurs jaune brillant jailliront, précoces, dans les cimes des figuiers, défiant la sécheresse de la saison. Déjà certains arbres en sont parés. Déjà l’horizon du Pacifique s’est étendu largement sous nos yeux derrière l’écran de plus en plus diaphane de notre modeste forêt collinaire.

vendredi 21 décembre 2007

Solstice d’hiver et le temps des fêtes

Comme je désire que vous receviez mes souhaits avant de vous faire fuir avec mes réflexions philosophiques (!), d’entrée de jeu, voici mon souhait à tous et toutes : vivre à fond nos plus belles illusions du “ temps des fêtes ” !



Comme perdu dans la luxuriance
Mazunte, Oaxaca, Mexique

© 2007 Copyright Paul Germain


Mais je tiens à vous offrir aussi mon plat “ de résistance ”. Bonne lecture ! Au moins, regardez les trois photos…

Le mouvement est la seule réalité. Il est continu depuis le “ début des temps ”. Le temps est notre illusion face à ce mouvement. Ainsi est-il nécessairement discontinu, fractionné : passé, présent, futur.

Le temps des fêtes ”. Il sera bientôt, et bientôt aussi sera passé. Entre ces deux prévisions, qui n’existent que dans notre esprit, nous pensons qu’il y aura une suite de moments présents, que nous espérons des petits morceaux de joie, de bonheur, d’amour. Tout aussi fractionnés que ces moments, minutes, heures, jours ou semaines…


Comme un rêve dans le dénuement
Ventanilla, Oaxaca, Mexique

© 2007 Copyright Paul Germain


Illusion toujours : comment peut-il y avoir un présent, quand sitôt l’instant à venir est-il venu qu’il est déjà passé. Par contre, la terre tourne sur elle-même et autour du soleil, et ces mouvements sont continus avec tout ce qui a “ précédé ” et tout ce qui “ suivra ”. Ainsi le jour et la nuit sont-ils une seule et même chose : ce mouvement continu de la planète, qui nous paraît imperturbable, absolument prévisible.

Il est certain que le soleil se lèvera demain, que je le vois ou pas. Mais cette prévision elle-même participe de l’illusion du temps. Car tout ce que je dis en affirmant que le soleil se lèvera demain, c’est que sans rapport avec le temps, la terre tourne sur elle-même actuellement. L’effet de ce mouvement est que l’ombre, la nuit sidérale, passera sur nous jusqu’à ce que la lumière de notre étoile nous inonde à nouveau. Mais l’étoile, le soleil, lui, luit. De façon continue, sa lumière inonde notre planète. Il n’a pas d’hier, ni de demain. Il est.

Le mouvement de la Terre sur elle-même et autour du Soleil a aussi pour effet de nous donner en spectacle l’illusion d’un temps où le jour a la durée la plus courte de l’année. S’entend ici la période entre le lever et le coucher du soleil. Ce temps est le solstice d’hiver. C’est aujourd’hui, 21 décembre, plus ou moins précisément, qu’est notre solstice d’hiver.


Solstice d’hiver, 21 décembre 2007
San Agustinillo, Oaxaca, Mexique

© 2007 Copyright Paul Germain


Au début de cette réflexion, j’allais proposer que le solstice était une réalité alors que le temps des fêtes était une construction de notre imaginaire collectif à partir d’illusions, fussent-elles fort agréables pour certains. Mais je me rends compte que le solstice est tout aussi illusoire, car il n’est que le point de vue de la moitié des habitants de la terre que la lumière inonde le moins alors que pour l’autre moitié, ceux de l’hémisphère la plus exposée (dû à l’inclinaison de l’axe terrestre par rapport au plan de rotation autour du soleil), c’est tout à fait le contraire.

Le mouvement seul est réel.

Mais il s’avère bien peu convivial de célébrer les mouvements cosmiques ! Sans doute, tout ce que nous pouvons fêter ensemble, ce sont les spectacles que la Nature offre à notre perception très partielle de ces mouvements, comme les levers et couchers du soleil, ces illusions les plus universellement célébrées ; ce sont encore les spectacles que nous nous donnons par les jeux de la culture, c'est-à-dire de nos imaginations, émotions, créations, croyances et rêves collectifs.

Je vous propose comme épilogue à cette prose un peu ardue trois images de l'Oaxaca : le lever du soleil en plein solstice d’hiver et deux arbres de Noël tropicaux. Que ces illusions vous parlent d’elles-mêmes, et de vous et de moi.

Alors je réitère mes souhaits à tous et toutes : vivre à fond nos plus belles illusions du “ temps des fêtes ” !

mercredi 12 décembre 2007

Papillons – Butterflies – Mariposas de Oaxaca, México











No.1 Anartia jatrophae (ou Cirrochroa); Paon blanc; White Peacock
© 2007_Copyright Paul Germain



ES¿Puedes ayudar me a identificar estas mariposas?
ENPlease help me identify these butterflies
FRPeux-tu m’aider à identifier ces papillons ?


Le texte initial de ce message de décembre 2007 étant devenu obsolète, je l’ai remplacé par les lignes suivantes.

Merci d’abord à tous ceux et celles qui ont participé à la recherche des noms des papillons. En suivant les indications et les liens proposés, j’ai fini par trouver sur Internet le site d’un groupe d’entomologistes américains dédiés aux Mariposas mexicanas. Je les ai invités à identifier les papillons exposés dans mon blog, et ils m’ont fourni les noms scientifiques de toutes les espèces concernées.

En échange, je leur avais offert mes images pour leur site, si elles pouvaient être utiles, et ils en ont retenu trois pour l’instant, dont la photo de l’espèce Mysoria affinis (photo No.3) pour laquelle ils n’avaient pas encore d’illustration. Cela m’encourage à me poster encore à l’affût pour photographier d’autres espèces, puisque ma collection peut devenir utile à plus grande échelle. Remarquez que la photographie de papillons en nature demande beaucoup plus de patience et d’astuce que celle en serres… Mais j’apprécie aussi que l’on fasse de belles images avec les papillons domestiqués ! Bravo Colette… (entre nous).

J’ai donc attribué à mes neufs papillons les noms scientifiques fournis par eux, et j’ai ajouté les noms anglais; aussi français et espagnols lorsque disponibles. Notez qu’avec les innombrables espèces d’insectes et de papillons dans le monde, il n’existe pas toujours des noms vernaculaires.

Déjà que pour attribuer des noms français à la totalité des 9,900 espèces d’oiseaux du monde, les spécialistes ont inventé les plus bizarres des bizarreries (exemples : Idiopsar à queue courte ; Guit-guit saï ; Conirostre cul-roux ; Psittirostre psittacin ; Beaumarquet melba ; Histurgopse à queue rouge ; le Dicée poignardé et le Dicée sanglant…) En lisant ces noms, j’oublie qu’il s’agit de joyaux vivants enveloppés de plumes, et parfois je me demande si le français est bien ma langue.

Je vous invite donc à revoir tous ces beaux insectes et pour ceux et celles pour qui les noms importent, ce sera toujours une affaire à suivre, car je continuerai mes recherches. J’accueillerai toujours votre aide directe ou indirecte. Finalement, plusieurs pourraient s’intéresser à naviguer sur le site des papillons du Mexique : www.mariposasmexicanas.com





No.2 Dryas julia; Flambeau; Mariposa dama; Julia butterfly
© 2007_Copyright Paul Germain
















No.3 Mysoria affinis; Red-collared Firetip

© 2007_Copyright Paul Germain

























No.4 Dione juno; Juno Longwing
© 2007_Copyright Paul Germain






No.5 Battus polydamas; Polydamas Swallowtail
© 2007_Copyright Paul Germain







No.6 Heliconius erato ; Crimson-patched Longwing (Postman)
© 2007_Copyright Paul Germain






























No.7 Astraptes "fulgerator azul"; Two-barred Flasher
© 2007_Copyright Paul Germain




















No.8 Hamadryas glauconome; Glaucous (Variable) Cracker
© 2007_Copyright Paul Germain






























No.9 Heliconius charitonia; Zebra Longwing
© 2007_Copyright Paul Germain

vendredi 7 décembre 2007

Résultats du sondage photo et mon choix final

Vendredi, fin d’après-midi. Un total de 35 votes ont été enregistrés : belle participation !
La répartition des votes est disponible dans la colonne de droite. Je remercie tout le monde pour l’intérêt et les commentaires nombreux (par courriel, surtout).

Maintenant, comment cela influence-t-il mon choix final ? Vous avez peut-être remarqué dans d’autres concours que le choix du public coïncide rarement avec celui d’un jury spécialisé. Or je cherche à gagner…

Chacun peut voir que le sujet du commerce au bord de la mer dans l’état du Veracruz a raflé presque 40% des votes. C’est mon choix aussi, parce que la présence humaine me paraît compenser pour certaines faiblesses dans ces photos. Entre les deux photos de ce thème précis, soit Commerce maritime et Fruits de mer, j’ai choisi cette dernière car, si elle est moins éclatante en couleurs, le cadrage et la composition me semblent bien supérieurs, et il y a une certaine intensité de la présence humaine, et une unité entre tous les éléments, qui manquent à la première.

Aussi, bien que la Casa de Cortés soit une de mes bonnes photos (elle fut exposée à la galerie l’Espace contemporain, et le sera à la galerie du Grand Théâtre en septembre 2008), voici pourquoi je l’ai mise de côté. Dans le cas d’un concours (auquel, je crois, le ministère du tourisme du Mexique s’intéresse), il faut plus de "punch" et plus d’évidence, car le grand public doit pouvoir apprécier. Plusieurs personnes ont choisi la Casa de Cortés pour l’émotion ressentie devant le mystère… mais de fait n’ont pas bien vu de quoi il s’agit. Je reviendrai sur ça.

Mais j’ai découvert ce matin un hic : la photo choisie est de faible résolution, donc de très petite dimension pour une impression à 300 dpi (la norme exigée le plus souvent), et je ne sais pas encore si le concours Le Devoir pourra l’accepter. J’ai donc envoyé un deuxième choix au cas où on refuse le premier à cause de sa faible résolution (notez que cela n’est pas visible sur nos écrans d’ordinateur).

Mon deuxième choix ? La photo No.1, Classico y moderno montrant le monument et le gratte-ciel en arrière plan. Selon moi et un ami qui l’a choisie, c’est cette photo qui est la plus reliée au thème du concours, sans contestation possible. Sa composition n’est pas tout à fait ordinaire, et les contrastes sont forts à plusieurs points de vue. Et la résolution de l’original est acceptable.

Je devrai attendre la réponse de Le Devoir pour savoir moi-même quelle photo aura été choisie pour le concours, ou bien si ma démarche m’aura disqualifié… ce qui est toujours possible quand on tient à garder les choses simples. J’aurais voulu aussi que ce soit plus simple, mais…

De toute façon, le jeu en aura valu la peine. Notre bonheur à tous n’attend rien de l’issue finale de cette petite aventure…

Je vous tiendrai au courant dans ces pages.

Dans quelques jours, paraîtra ici ma collection de papillons de cette belle région de mes hivers. Promesse réalisée le 12 décembre.

lundi 3 décembre 2007

Concours de Photo du Mexique , laquelle choisir ?

Je sollicite votre participation en vue de sélectionner ma "meilleure photo" du Mexique présentant un aspect de la culture ou des traditions mexicaines pour le concours du journal Le Devoir.

J’ai publié ci-dessous sept (7) de mes meilleures photos du genre. Veuillez lire cette présentation au complet avant d’enregistrer votre vote.

Bulletin de vote disponible ci-contre; si les boutons de vote n'apparaissent pas, cliquer sur participer au bas du bulletin
Votre vote doit être enregistré sur le blog avant huit heures du matin le vendredi 7 décembre. Le DEVOIR a fixé l’échéance au 9 décembre pour l’envoi de la "meilleure photo". Vendredi, je choisirai une photo parmi les plus recommandées, pas nécessairement celle qui cumulera le plus de votes.

Si je gagne le voyage pour deux au Mexique, j’offrirai le deuxième billet à la personne qui m’aura conseillé la photo gagnante. (S’il y en a plus qu’une, on trouvera une solution à ce moment là !... je pense lancer un concours sur ce blog, une question dont la réponse se trouverait dans mon blog, par exemple!). Veuillez donc voter pour la photo de votre choix dans ce blog.

Pour être éligible au partage du voyage, il vous faut m’envoyer également un courriel associant la photo choisie à votre nom complet. Écrivez à
paulgermain@intercime.qc.ca . Grand merci !

Bonne chance à nous tous !!

Et merci à ma soeur Élisabeth qui m’a mis sur la piste du concours.

Notez bien le texte de l’appel au concours par Le DEVOIR (publié le 29 novembre) :
« Envoyez nous votre meilleure photo du Mexique présentant un aspect de la culture ou des traditions mexicaines.»
« Pour participer, envoyer par courrier électronique à
concours@ledevoir.com du 30 novembre au 9 décembre 2007, votre photo avec votre nom complet et votre numéro de téléphone.»




























No.1 Classico y moderno, Centro historico, México DF
© Paul Germain 2007



No.2 Flamenco en Oaxaca
© Paul Germain 2007




























No.3 Oaxaca catolica, Calle Matamoros
© Paul Germain 2007



No.4 La casa de Cortés en Antigua, Veracruz
© Paul Germain 2007





























No.5 "El rei de la noche" – sculpture sur bois par Gabriel López
© Paul Germain 2007



No.6 Commerce maritime, golfe du Mexique, Veracruz © Paul Germain 2007


No.7 Fruits de mer, golfe du Mexique, Veracruz
© Paul Germain 2007




mercredi 21 novembre 2007

14 novembre 2007, j’arrive au Mexique pour le 3e hiver


© Paul Germain 2007. Voir la notice à la fin.
En janvier 2006, j’atterrissais à México DF (la capitale nationale) pour la première fois. Je me retrouvais au milieu de 30 millions de citadins, presque le tiers de la population du Mexique. Je partais de Québec, capitale nationale aussi, ville de 500,000 citoyens. Un village, comparé à la première.




Commerce de survie au zocalo (centre) de México.
© Paul Germain

J’ai passé ma vie, déjà longue, à observer les oiseaux migrateurs, et je venais à peine de comprendre que pour moi aussi, il serait économique et agréable de passer l’hiver en milieu tropical, pour revenir chaque printemps au pays où je suis né.
México était une brève escale, car ma destination migratoire était un tout petit village de la côte du Pacifique. San Agustinillo : environ 300 villageois, sans compter les touristes et les villégiateurs. Loin des capitales nationales !


J’ai d’abord pris l’autobus pour la ville d'Oaxaca (altitude 1,550m), joyau de la culture hispano-mexicaine, et capitale de l’état mexicain du même nom. Avec ses 300,000 habitants et son patrimoine, elle a de quoi faire plaisir à un québécois.



Spectacle de flamenco en plein air à Oaxaca.
© Paul Germain



Quatre jours plus tard, je prenais un minibus pour traverser la Sierra del Sur, haute chaîne de montagnes qui sépare Oaxaca de l’océan. La route est vertigineuse.

San José del Pacífico à 2,750m d'altitude dans la Sierra del Sur.

© Paul Germain



Le terminus des bus est à Pochutla, petite ville du littoral. De là, je pris une camioneta (genre de taxi collectif) qui m’amena à San Agustinillo.



La plage de San Agustinillo.
© Paul Germain

Ce même après-midi de janvier 2006, le sel de ma sueur se dilua dans le sel du Pacifique.
C’était le début du paradis, sans mettre fin à mes jours.

L'hiver passa en douceur. En avril, retour à la Viréole. Puis je retournai en 2007: quatre mois encore à San Agustinillo et Mazunte.


Six mois après mon deuxième hiver au Mexique, le 15 novembre 2007, , j’atterrirai cette fois à Huatulco, petite ville côtière à moins de deux heures de route en taxi collectif de ma villégiature habituelle. Le vol de midi de México à Huatulco est panoramique. Apercevant le très haut sommet d’un volcan au-dessus des nuages, j’ai sorti en vitesse mon appareil photo de mon sac à dos. Je ne l’ai serré qu’après l’atterrissage.



Arrivée du vol Mexicana sur la baie de Huatulco.
© Paul Germain


J’en suis à mon huitième mois de cette villégiature tropicale en moins de deux ans. Depuis le deuxième, je n’habite plus San Agustinillo, mais une cabaña juchée au sommet d’une colline qui sépare ce village de celui de Mazunte, un peu plus important et mieux connu des jeunes touristes. De là, je jouis des avantages de l’un comme de l’autre, avec la tranquillité en surcroît et plein d’oiseaux bruyants et de toutes les couleurs dans les bois qui m’entourent. C’est la frange de la forêt en quelque sorte.










Ma cabaña, l’une des six actuellement en location à El Organo,
Mazunte, village du Oaxaca sur la côte mexicaine du Pacifique.
© Paul Germain


Paul le forestier s’y trouve dans son élément. Ce n’est pas la mer, la côte au lieu de la forêt, ce sont les deux côte à côte. Un paradis pour moi. Tout en continuité.




Le soir du 15 novembre, j’ai plongé dans la mer, tandis que le soleil plongeait sous l’horizon de Mazunte. Je m’émerveillerai toujours… oui, mais aussi de la douceur de l’air qui caresse mon corps alors que je marche, mouillé et détendu, dans les tièdes courants de la brise vespérale.
Ne serait-ce que cela, n’est-ce pas assez pour vouloir migrer avec les oiseaux ?



Coucher du soleil derrière Punta Cometa et les collines de Mazunte.
© Paul Germain


Et la terre tourne. Voici que le soleil se lève toujours un peu plus vers le large, vers le sud. Ce mouvement s’inversera au solstice d’hiver. Chaque matin, j’ai envie de photographier el sol naciente, le soleil naissant dit-on en espagnol. Pourrions-nous aussi mourir chaque nuit en nous endormant, et renaître chaque matin ? Être neuf à son éveil, purifié de ses amertumes et de ses préjugés ? Briller comme le soleil ?




Lever du soleil depuis ma cabaña sur la colline.
En bas, la côte à San Agustinillo.
© Paul Germain



Somos hijos del sol y nuestra naturaleza es brillar. C’est le plus beau graffiti que j’aie jamais vu, et je l’ai lu et photographié ici même à San Agustinillo.






Graffiti et fresque sur un mur dans le village de San Agustinillo.
© Paul Germain


Oui, notre nature profonde est de briller. De la poussière d’étoile animée, des enfants du soleil : le voir clairement, n’est-ce-pas se libérer de l’auto-dévalorisation et de la pulsion de mort ?

Asi es la vida. Bienvenidos en las Mexicanas (ce blog) !!


Publié le 27 novembre 2007

© Paul Germain 2007. Copyright : Le texte et toutes les photos sont protégés par droits d’auteur. Écrire à paulgermain@intercime.qc.ca pour obtenir la persmission de les utiliser. Des frais peuvent être exigés. Merci pour votre compréhension.

lundi 19 novembre 2007

Je viens de créer mon blog

Oui, créer son blogue ici, c'est simple et rapide, même si la connexion à Mazunte, état du Oaxaca au Mexique est plutôt lente. Ça passe par satellite.

Moi aussi je suis lent. Je passe à pied dans la rue ou sur la plage. Ou à la nage, dans ce merveilleux Pacifique. Je lis lentement, j'écris lentement. Certains se plaignent que je parle lentement. Avantage: je vieillis très lentement. Et j'écoute.

Ici, c'est un paradis pour moi. La vie est douce, douce, comme "ça se peut pas"!

C'est un début modeste. J'ai plein de belles choses à partager.

La nuit est tombée. Je vais rentrer à ma cabana pour manger et dormir.

À plus...