lundi 25 février 2008

¿Qué hice en febrero?

Qu’ai-je fait en février ?

What have I done in February?

Comme je pars ce soir pour visiter quelques joyaux du Chiapas, je n’ai pas le temps d’élaborer sur un sujet particulier. J’ai pensé t’offrir une revue en images de quelques activités qui m’ont ravi en février 2008. La suite se présente comme une bande dessinée…à la verticale.

Dans la mangrove de Ventanilla – En el manglar
© 2008 Copyright Paul Germain


Tout près de Mazunte, il y a un centre écotouristique qui protège et fait visiter un marais à palétuviers riches en oiseaux et reptiles de toutes sortes. J’avironne, et Adéline observe…
















Anhinga femelle à Ventanilla – Hembra del aninga o pato aguja
© 2008 Copyright Paul Germain

L’anhinga, cousin des cormorans, se laisse couler doucement sous l’eau et se sert de son cou serpentin pour harponner les poissons.



Aigrettes neigeuses à Ventanilla – Garcita nivea
© 2008 Copyright Paul Germain


Les aigrettes, de la famille des hérons, sont grégaires. Elles nichent en petites colonies dans les arbres de la mangrove.
















Crocodile à Ventanilla - Cocrodilo
© 2008 Copyright Paul Germain


Le vois-tu avec sa gueule menaçante, le long de la berge ? Il baille car il adore relaxer au soleil.















Tortue paludicole à Ventanilla – Tortugua aquatica y cocrodilo joven
© 2008 Copyright Paul Germain


Il ne s’agit pas d’une des 8 espèces de tortues marines du Mexique, mais d’une tortue d’eau douce ou saumâtre, de près de 50 cm. Elle aussi, comme le jeune crocodile derrière elle, se prélasse au soleil. Les humains n’ont rien inventé !


Iguane patineur – Basilica en Ventanilla
© 2008 Copyright Paul Germain

Ce petit iguane ne se laisse pas photographier facilement. Mateo, mon guide, m’expliqua qu’il s’élance souvent à la surface de l’eau et peut courir ainsi une dizaine de mètres en patinant à toute vitesse. Il porte aussi une mince quille sur la tête qui lui sert peut-être de gouvernail aérien ? Accumulant ainsi les bizarreries, il se mériterait le nom de lébizard…


Bimoteur échoué sur la plage de Ventanilla
© 2008 Copyright Paul Germain


Après la mangrove, nous avons fait une longue marche sur l’immense plage déserte de Ventanilla pour voir de près un avion abandonné. Il y a quelques années, des trafiquants de drogue poursuivis par un avion militaire ont amerri près de là et ont abandonné leur bimoteur à la mer. Tous se sauvèrent sauf le seul blessé demeuré à bord, capturé par la police des heures plus tard…















Il semble que le moteur soit grippé… - Parece que no functiona.
© 2008 Copyright Paul Germain

Hors de portée de la civilisation, toutes les folies sont permises. Merci pour ton indulgence !
















Yogiste du ciel nocturne – Una foto única del cielo nocturno
© 2008 Copyright Paul Germain


Ainsi de mes observations de la voûte étoilée, dans l’air doux de la nuit tropicale.
C’est une photo réelle, intentionnelle et non retouchée. Je te laisse l’entière liberté d’interprétation ! Mais il y a un indice dans la photo suivante.



Lune, Vénus et Jupiter – Tres planetas juntas
© 2008 Copyright Paul Germain


Ici, tout est clair ! Avant l’aube, à l’horizon est, la Lune venait de se lever un peu avant la nouvelle lune, jour où elle restera au lit… Au milieu à gauche, Vénus, “ l’étoile du matin ”, brillait de tous les feux du soleil à venir, dont elle fait le tour amoureusement, tout proche. Très loin derrière, Jupiter, qui fait 15 fois la masse de Vénus, paraissait fixée dans la constellation du Sagittaire. Les étoiles sont visibles aux extrémités des traits que j’ai tracés sur la photo. Je me passionne pour la “ rencontre ” des planètes voyageuses, et pour l’immobilité apparente des constellations et des galaxies.















À l’aube du 4 février 2008 – Alba con tres planetas en San Agustinillo
© 2008 Copyright Paul Germain

Il m'arrive ainsi de me lever vers 5 heures et d'admirer la nuit, l'aube et le lever du soleil. Ils se succèdent avec la merveilleuse régularité – apparente – des corps célestes. Dans cette photo, tu peux reconnaître la position exacte des mêmes planètes de la photo précédente. Mais au-delà de la précision des faits, je demeure plus fasciné par la beauté profonde de ce paysage matinal.



Lever du soleil du 2 février sur le Pacifique – Amanecer en San Agustinillo
© 2008 Copyright Paul Germain

Ici, les levers du soleil sont à la fois certains et incertains. Il arrive même cette année qu’il se lève caché par un écran d’épais nuages, ce qui n’arrivait pas en cette saison, les deux années précédentes. Mais le plus souvent, il se pare de toutes sortes de manières, des plus unies au plus bariolées. Le 2 février, c’était d’une simplicité sublime.


Fleur de petit cactus – Flor de un pequeño cactus
© 2008 Copyright Paul Germain

Chaque jour, j’arrose un petit cactus qui habitait le patio de ma cabaña longtemps avant moi. Je l’ai trouvé en novembre dans un état pitoyable, au milieu de la casserole émaillée turquoise qui lui sert de pot, vu qu’il a été planté là, sur un muret de béton sans vie. Depuis un mois, il me donne plein de petits soleils rouges, comme des parasols inversés. Sa vie aussi fut inversée.


Nous nous la coulons douce – La dulce vida para nosotros todos
© 2008 Copyright Paul Germain


Un ami français, Joël, me disait parfois pour exprimer les joies du farniente : je m’étends là, les doigts de pieds en éventail ! L’ornithologue en moi peut parfois dépenser bien de l’énergie pour sa passion, mais d’autres fois, c’est littéralement les-doigts-de-pieds-en-éventail que j’observe et photographie mes oiseaux. Ici, passerins arc-en-ciel mâle et femelle s’abreuvent au bain d’oiseau.















Le bain du cassique à ailes jaunes – Cacique mexicana al baño
© 2008 Copyright Paul Germain

C’est un éclaboussement d’eau, mais aussi d’or et de jais quand le cassique à ailes jaunes se baigne avec toute l’énergie habituelle de ce cousin coloré des quiscales. Le bain est fait de deux ustensiles en argile cuite : un plat à cuire les tortillas placé sur une marmite au col évasé. Objets artisanaux achetés au marché de Pochutla.














Le bain du petit Omar-Baltasar – El chico Omar-Baltasar en la cubeta.
© 2008 Copyright Paul Germain

Omar et Baltasar, deux grands noms historiques et mythiques pour un petit indien à qui la maman donne un bain alors qu’il est assis dans une petite cuvette de plastique… Ce qu’il est mignon, tout de même !!! Adela est la fille d’Alberto, le propriétaire des cabañas de El Organo où je loge.


Marcella à Mazunte – Chica en la lancha
© 2008 Copyright Paul Germain


J’étais en service commandé. Pour mon plus grand plaisir. La famille d’Alberto me demande parfois de prendre des portraits des leurs. Ce jour là, début février, la femme d’Alberto me commanda des photos de sa jolie nièce Marcella en me spécifiant même les lieux où je devais les prendre. Quel enchantement que d’obéir en y mettant un petit peu du mien…















Coucher du soleil du 3 février – Sol poniente en el Pacífico
© 2008 Copyright Paul Germain


Ce n’est pas que la photo soit exceptionnelle. Non, mais pour moi, c’est aussi un document. Car si je puis voir le lever du soleil sur l’océan depuis notre colline pendant des mois, il n’y a que quelques jours où je puis le voir s’y coucher. C’est là, dans la petite dépression entre les deux collines que ça se passe. Il se déplace rapidement vers le nord-ouest, en route pour le solstice d’été, l’apogée du roi soleil (et son contraire dans l’hémisphère sud).

Par contre, si je veux voir le soleil se coucher sur le Pacifique, je n’ai qu’à marcher une demi-heure vers la pointe la plus méridionale du Mexique, Punta Cometa. Ce cap est une des merveilles locales.


Voilà donc quelques moments choisis parmi ma vie au Mexique au cours des dix premiers jours de février 2008. J’avais eu l’intention de couvrir les trois premières semaines, mais… je crois que c’est suffisant !!

Oh !, mais comment passer sous silence l’éclipse de lune du 20 février ?! Je glisse ici une seule des 45 photos. L’éclipse, totale, a duré environ trois heures et fut d’une clarté exceptionnelle.





À mon tour de m’éclipser !

Ciao !
Au revoir !
¡Hasta luego!
So long!

mercredi 13 février 2008

Mexicanos y mexicanas

MIS AMIGOS
Mexicanos y mexicanas


Aujourd’huiHoyToday: Antonio y Rosalía


Introducción a los retratos
En guise d'introduction aux portraits d'amis : Après l'espagnol, svp

Cuando era joven, era apasionado de los pájaros, pero no me gustaban tanto las gentes.

Con el tiempo, y los placeres y las alegrías de la vida, y también con sus dolores y sufrimientos, he aprendido a querer las gentes. Aún más que los pájaros y otros animales, como las mariposas.

En ese blog, compartí fotos y textos sobre algunos pájaros y también mariposas. Hoy te propongo el primero de una serie de retratos de Mis Amigos mexicanos.

Son seres humanos de varias aptitudes. Algunos reciben una educación universitaria, otros no saben escribir. Algunos son artistas profesionales agradecidos, otros ejercen un oficio sin ninguna gloria. Algunos hablan tres o cuatro idiomas, otros a pena conocen la lengua española mexicana.

En todos casos, los textos y las fotos fueron aceptados por las personas concernidas para la publicación. Agradezco a estos amigos de todo mi corazón por su generosidad.

El retrato de Antonio, Rosalía y sus niños después el texto francés


En guise d'introduction –
Quand j’étais jeune, j’étais passionné des oiseaux, et je n’aimais guère les gens. Ce n’est pas ici un lieu pour en exposer le pourquoi.

Ce qui est intéressant et actuel, c’est que, en développant mon cœur-esprit, je suis demeuré passionné des oiseaux et de la nature, et j’ai appris à aimer les gens. À tel point qu’aujourd’hui, ceux-ci me passionnent tout autant, sinon plus que nos amis ailés.

J’ai partagé dans ce blogue, photos et textes sur des oiseaux et des papillons d’ici. Aujourd’hui, je propose cette page (ce message selon le format officiel de blogger) qui va présenter des portraits de mes amis humains du Mexique. Mis Amigos.

Car si je passe sans doute pour un touriste, le fait est que je vis ici. Et lentement, en revoyant régulièrement les mêmes gens, certains sont devenus mes amis. Précisons que, si je suis le client de certains d’entre eux, lorsque les rapports deviennent authentiquement cordiaux, et que nous aimons à nous attarder ensemble pour bavarder et apprendre à nous connaître, cela est pour moi le début d’une véritable amitié. Je les aime. Je sens qu’ils m’aiment bien.

Certains de mes amis mexicains sont universitaires, d’autres ne savent pas écrire. Certains sont artistes professionnels reconnus, d’autres pratiquent un métier sans gloire ni lustre d’aucune sorte. Certains parlent trois ou quatre langues, d’autres ne connaissent que l’espagnol du Mexique dans sa forme élémentaire. Ce n’est pas que j’aie une multitude d’amis, comme cette diversité pourrait le suggérer. C’est simplement que je ne choisis pas selon les catégories.

Je publierai ici au fil des mois des portraits de certains d’entre eux. Ces textes et photos montreront des aspects du Mexique, plus particulièrement de la côte du Oaxaca, qui ne sont accessibles qu’au travers d’une certaine intimité. Ce sont aussi des morceaux choisis de ma vie au Mexique.
Dans tous les cas, les textes et photos ont été acceptés pour publication par les personnes concernées. Je remercie ces amis de tout cœur pour leur générosité.


Antonio et Rosalía

Texto y fotos en español : después el texto francés

Antonio Enciso et Rosalia Rodriguez tiennent un café Internet bien achalandé dans le village de Mazunte. Ils servent aussi le café et des gâteaux. On peut y boire de la bière et des boissons pétillantes. C’est une affaire de famille, car le poste est ouvert 7 jours par semaine de 9h00 à 22h00, et papa, maman, cousinage et nièces se relaient au comptoir de service.



Le relais Internet est assuré par satellite, ce qui cause ici certains malfonctionnements. Mais l’accueil et le service sont si attentionnés que l’on y retourne avec plaisir. Dans mon cas, certains de mes travaux sur Internet exigent que je me rende à Pochutla, à 30 minutes de taxi. Mais depuis deux ans, Antonio et sa famille sont devenus de bons amis, et je m’arrête souvent pour bavarder un peu avec eux.




Antonio et Rosalia ont deux enfants : Marco, 5 ans et Estrella, 1 an. Tous deux les entourent de soins affectueux et d’attention, car ils sont presque toujours présents. La maison familiale est juste voisine du café Internet. Antonio travaille aussi parfois à l’extérieur comme plombier. Si la petite Estrella est continuellement auprès d’un de ses parents, son frère aîné est un peu plus indépendant. Parfois, il a même l’air très sérieux. En parlant d’apparence, l’ascendance amérindienne de cette famille se manifeste de manière typique à la majorité de la population du Oaxaca, dont les origines sont surtout zapotèques et mixtèques.










Quand je bavarde avec Antonio et Rosalia, la vie semble une bénédiction pour le monde entier et à tous points de vue. Ce sont des personnes très affables et détendues, à leur affaire, mais avec beaucoup d’ouverture et de disponibilité. Ce disant, je ne veux pas magnifier la réalité, ni prétendre que mes amis soient exceptionnels. Je dirais plutôt, à ce qu’il me semble, qu’ils partagent ces qualités avec une majorité des villageois de la côte du Oaxaca… Ce qui contribue à faire de ce pays mon petit paradis hivernal.

Antonio, Rosalía y sus niños

Antonio Enciso y Rosalía Rodríguez tienen un café Internet muy aparroquiado en el pueblo de Mazunte. También ofrecen café y pasteles. Se puede beber cerveza y varios refrescos. Eso es un negocio familiar, pues esta abierto siete días por semana de las 9:00 de la mañana a las 10:00 de la noche, el papá, la mamá, primas y sobrinas se relevan al mostrador de servicio.



La conexión Internet esta asegurado vía satélite, qué aquí es a veces una fuente de problema. Pero la acogida y el servicio son tan atento qué regresamos con placer. En mi caso, unos de mis trabajos al Internet requieren qué me voy a Pochutla, a 30 minutos en colectivo. Pero después dos años, Antonio y su familia se han vuelto buenos amigos, entonces me paro a menudo para charlar un poco con ellos.




Antonio y Rosalía tienen dos niños: Marco, de 5 años y Estrella, de 1 año. Ambos les prodigan cuidados afectuosos y atenciones, pues son casi siempre alrededor. La casa familiar esta justo al lado del café Internet. Antonio trabaja también afuera como plomero. Si la chica Estrella esta siempre cerca uno de sus parientes, su hermano mayor es un poco más independiente. A veces, aún parece muy serio. Hablando de aspecto, el origen amerindio de esta familia se ve de manera típica, como por la mayoría de los pueblos oaxaqueños, qué descienden sobre todo de los Zapotecos y los Mixtecos.




Cuando me charlo con Antonio y Rosalía, la vida parece una bendición para el mundo entero, y por todos puntos de vista. Son personas muy agradables y relajadas, ocupadas a sus cosas, pero con mucha disponibilidad y espíritu abierto. Lo dicho, no quiere idealizar la realidad, ni pretender qué mis amigos son excepcionales. Sino diría, así me parece, qué comparten esas cualidades con una mayoría de los aldeanos de la costa oaxaqueña… Una cosa qué contribuye a hacer de ese país mi pequeño paraíso invernal.

vendredi 1 février 2008

El Conquistador – La casa de Cortés




Vous rappelez-vous cette photo? Je l’avais soumise, avec quelques autres, au vote des internautes à l’occasion du concours photo du journal Le Devoir (voir décembre 2007 dans les archives du blog).

La photo suscita alors beaucoup d’intérêt. Mais elle est demeurée énigmatique pour plusieurs, et on m’a demandé à voir d’autres photos du bâtiment.

Enfin… de ce qu’il en reste ! Puisque l’immense maison est en ruines et envahie par la végétation. Je vous en propose ici quelques images, avec des notes sur les circonstances de sa construction. (Sources principales des informations historiques : le guide Lonely Planet et le site Internet www.vivamexico.info).

Les antécédents

Fresco de Cortés, La Antigua de Veracruz, México
Copyright © 2006 Paul Germain

Les Espagnols étaient présents dans les Caraïbes depuis l’arrivée de Cristóbal Colón en 1492 (oui, “notre” Christophe Colomb). Ils avaient établi leurs bases principales dans les Caraïbes sur les îles d’Hispaniola et de Cuba.

En 1518, le gouverneur de Cuba demanda à Hernán Cortés, un noble espagnol devenu son secrétaire, de prendre la tête d’une nouvelle expédition pour découvrir un passage vers les Indes… avec le Golfe du Mexique comme première voie d’accès. Mais, sans ordonnance royale, tout pouvait servir de prétexte pour conquérir de nouveaux territoires aux richesses très convoitées.


Cortés appareilla en février 1519 avec 11 bateaux, 550 à 600 hommes et 16 chevaux. Visant la capitale de l’empire aztèque (sur le site actuel de la ville de México), il débarqua d’abord au Yucatán, puis longea la côte vers le Tabasco où il écrasa la résistance locale, pour ensuite faire escale près de l’actuelle Veracruz. Là, il s’allia aisément les populations locales qui se révoltaient contre la domination par les Aztèques. Ceux-ci les sacrifiaient régulièrement par milliers afin de s’assurer le soutien des divinités.

Après maintes péripéties, attaques et contre-attaques, Cortés, avec l’aide de 400,000 indiens, finit par détruire complètement la capitale aztèque – qu’il avait qualifiée de « plus belle ville du monde » – en août 1521. Les espagnols y fondèrent la ville actuelle de México.

Construction entre 1520 et 1523

Deux ans auparavant, en avril 1519, Cortés était arrivé sur la côte du Veracruz où il avait établi deux campements dont celui de la Antigua. Aujourd’hui, ce joli village de 900 habitants, à 23 km au nord du port international de Veracruz, compte deux bâtiments construits par Cortés.

Kapokier (Ceiba) de plus de 500 ans,auquel Cortés aurait amarré de ses navires à la Antigua avant de les saborder tous
Copyright © 2006 Paul Germain

Le premier édifice, généralement connu sous le nom de Casa de Cortés, était un poste administratif, sans doute un poste de douane dès le 16e siècle. Il est abandonné depuis longtemps, et si ses ruines ne sont pas encore tombées, c’est peut-être parce qu’elles sont englouties debout par les racines des figuiers géants qui poussent sur les murs de pierres et de madrépores. Ce sont ces ruines que j’ai photographiées sous divers angles, avec un immense plaisir.

Le deuxième bâtiment est la petite église Ermita del Rosario construite en 1523. Elle serait la plus ancienne église des Amériques. Contrairement à la Casa de Cortés, cette jolie chapelle a été restaurée et bien conservée. Toutes les photos ont été prises en mars 2006.


Campanile à trois cloches de l’église Ermita del Rosario, construite par Cortés à la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain

État des lieux en 2006

La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


L’édifice administratif devait être assez imposant. Il m’est difficile de dire si les figuiers, qui se nourrissent en partie des matériaux des murs, accélèrent ou ralentissent leur écroulement. On ne voit ici qu’une partie du bâtiment assez complexe, surmontée d’un véritable bosquet.




La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


Un immense figuier prend appui et nourriture sur le mur de pierres qu'il engloutit par ses racines.
Par la porte cintrée de briques, on aperçoit une maison familiale du village actuel.




La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


Ces arbres envahissants existent partout dans les tropiques. Ils ne connaissent pas l’ordre cartésien…




La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


Pourtant ces racines s’alignent sagement à la verticale, obstruant portes et fenêtres, remplaçant la beauté architecturale par une beauté sauvage pleine d’énergie vitale.




La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


Certaines salles sont peu encombrées, et leurs murs portent encore des rouges et des bleus maintenant délavées, qui ont été l’œuvre de maçons du 16e siècle, sinon de restaurations vieilles de plusieurs centaines d’années. Tout passe…




La casa de Cortés, la Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


Au dessus du linteau bleu, le revêtement mural étant tombé, on peut voir les matériaux utilisés par les hommes de Cortés pour édifier la maison administrative : cailloux, madrépores (enlevés de récifs coralliens) et briques rouges. Cet entassement hétéroclite reflète le peu de pierres disponibles à proximité du village, dans un pays plat et terreux. Peut-être aussi, des réparations épisodiques au cours des premiers siècles ?


L’ancien et le moderne

Intérieur de l’église Ermita del Rosario, La Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain


L’église construite en 1523 sert encore de chapelle aux villageois tout en étant une attraction touristique, un peu à l’écart du centre du village.

Elle est bien entretenue et sa décoration sobre et agréable porte au recueillement, dans une atmosphère de paix assez insolite pour un lieu populaire mexicain.





Sanctuaire de l’église paroissiale actuelle de La Antigua, Veracruz
Copyright © 2006 Paul Germain

Il est surprenant d’entrer ensuite dans l’église paroissiale actuelle, beaucoup plus grande, située sur la place principale, et décorée au goût actuel de la majorité des mexicains fervents catholiques.

Parmi une demi-douzaine de drapeaux nationaux, symboles du pouvoir, on aperçoit la feuille d’érable rouge…



Épilogue au sujet de Cortés, le Conquistador par excellence.

La construction de la première église à la Antigua coïncida avec la maîtrise complète du Golfe et des territoires côtiers du Mexique par les Espagnols dès 1523. Cet envahissement fut doublé par celui de la variole qui décima les populations autochtones. Pendant le 16e siècle, la population indigène du Mexique est passée de 25 millions à un million. Les armes microbiologiques s’étaient inventées toutes seules, sans l’aide des scientifiques et des stratèges.

Appuyé par des croyances de la tradition aztèque, la poudre à canon et les innocentes bactéries, Cortés passait pour un dieu, et sa parole d’or faisait avancer la religion catholique et la couronne d’Espagne.

Fenêtre d’un domicile, Calle Allende, ville de Oaxaca
Copyright © 2006 Paul Germain

Note sur la photo ci-dessus: les graffitis ne détruisent pas la grâce de ces fenêtres alliant les styles amérindien et colonial.>


Il est intéressant de noter que la ville de Oaxaca (altitude : 1550m) fut fondée par les espagnols en 1529, au confluent de trois grandes vallées s’étirant parmi de hautes montagnes. Ces vallées plurent à Cortés qui se les accapara et se fit officiellement attribuer le titre de Marqués del Valle de Oaxaca. Comme quoi la soif du pouvoir est sans limite !


Aujourd’hui, la ville de Oaxaca, à l’instar de la ville de Québec, constitue un patrimoine architectural, artistique et culturel reconnu mondialement. Quand bien même je déplorerais les processus à la base de leur création et de leur développement, j’aime ces villes et j’adore circuler dans leurs rues en admirant toute la beauté qui m’entoure… ¿Gracias a los conquistadores?

Texte et photos : Paul Germain
Copyright © 2008 Paul Germain

Plus d’informations sur le Conquistador Hernán Cortés, sur le site :
http://www.vivamexico.info/Index1/Cortes.html

De cette page, les liens suivants :
http://www.vivamexico.info/Index1/Indiens.html sur les Indiens du Nouveau-Monde

http://www.vivamexico.info/Index1/Conquete.html sur la Conquête

http://www.vivamexico.info/Index1/Totonaques.html sur les Totonaques

http://www.vivamexico.info/Index1/DiegoRivera.html
pour Diego Rivera, peintre mexicain