vendredi 5 février 2010

CRÉATIONS D’ENFANTS

La création est éternelle. Je parle de l’acte de créer.

Les enfants montrent vite le désir de créer et développent rapidement des capacités dans le sens de leurs goûts et de leur sensibilité. Très souvent, ils s’appuient sur des modèles qu’ils trouvent ou qui leur sont proposés. Parfois, ils font d’après nature.

L’initiative d’une enfant de faire un dessin pour un être cher est en soi touchante, quelque soit la qualité de l’image. Mais quand l’image est particulièrement réussie, alors la joie est pour tous ceux qui ont la chance de la contempler.

Je vous en propose deux, dans les contextes suivants.

* * *


J’ai téléphoné à ma petite-fille Raphaëlle le soir du 24 décembre, pour Noël évidemment. (Elle vient d’atteindre ses 7 ans, le trois février.)
Nous avons bavardé des choses ordinaires. J’ai aussi causé avec son petit frère Frédérick, très bavard celui-là. Manière pour moi de leur dire que je les aime et que je ne les oublie pas malgré la distance, et pour eux, malgré l’énormité du temps qui nous sépare.


Figure 1. Raphaëlle en juillet 2007

Après les souhaits et les adieux, Raphaëlle sortit ses feutres et se mit spontanément à l’ouvrage. J’ai reçu son dessin par Internet. Il me dit : « Gran-papa Pole, nous aimons tous les deux la forêt avec ses arbres et ses oiseaux, la terre obscure et les rivières bleues avec les poissons diaphanes. Je t'aime. »



Figure 2. Dessin de Raphaëlle Charbonneau, 2009


Un poème tout simple sur la vie et l’amour a jailli du bout des doigts de cette enfant de mon enfant.

Car voici un lien qui a remué quelque chose en moi.
* * *

En 1982 au Sénégal, la maman Violaine était encore une bien jeune enfant quand elle découvrit le fleuve Soungrougrou, au cours d’une excursion familiale en pirogue. Plus près de la nature que cela, c’est quasi impensable pour une fille de 8 ans. Nous avions été impressionnés par les voiliers de pélicans qui tournoyaient au-dessus des grands baobabs, apeurés par notre passage pourtant silencieux et discret.




Figure 3. Dessin de Violaine Germain, 1982

C’est cette image que Violaine a gravée sur le papier à l’aide de ses crayons de couleur. Image qu’elle a quelque peu enjolivée par un parterre de fleurs sagement disposées… Manière d’apprivoiser cette brousse parfois inquiétante. Mais le voilier de pélicans montre un mouvement remarquablement réussi et … perpétuel.

Ce dessin, elle l’a fait pour un petit livre que nous avions alors écrit et illustré, mais qui n’a jamais été publié. Je publie ici la pièce maitresse du livre inédit. Presque 30 ans plus tard…

Merci encore Violaine, merci Raphaëlle, pour vos beaux cadeaux, vos belles créations qui, pour moi, sont éternelles…




Figure 4. Raphaëlle, Frédérick et Violaine, juillet 2007

Autre perspective...

La création d’enfants, c’est aussi l’habileté miraculeuse à faire des enfants et à les accompagner avec amour et responsabilité tout au long de leur croissance. Ce que je n’ai pas pu faire totalement. Qu’il en soit autrement pour cette petite famille! Bonne chance et merci à Violaine et à son compagnon Patrick.