mercredi 22 juillet 2009

Sin palabra: la danza del viento en el bosque de Ventanilla
Sans paroles: la danse du vent dans la forêt de Ventanilla
Without words: the dancing of the wind in the forest of Ventanilla


samedi 11 juillet 2009

Inattendus d'une journée ordinaire

Sans photos. Ces 800 mots peuvent faire naître une infinité d’images... pour le plaisir de la pure lecture.


lundi, 6 juillet 2009

Mes journées ordinaires sont souvent remplies d’inattendus.

Tiens ! Aujourd’hui, par exemple.

C’est bien la saison des pluies : le matin est radieux dans son ciel bleu comme si… mais non ! Çà, on pouvait s’y attendre, c’est même très ordinaire.

À ma porte, je soulève un seau d’eau pour en déverser un peu. Surprise pour deux : un petit serpent s’était enroulé dessous, se croyant à l’abri de tout. Il s’est enfui avant que je n’aie le temps de le photographier. Moins ordinaire, quand même.

Alors je roulais paisiblement à 70-80 km/h en direction de Pochutla. Tout était si beau, si rassurant. Dans une légère courbe, un camion apparaît devant moi. Subitement un énorme réservoir, gros comme ma voiture, se détache de la boîte du camion et roule en bondissant en travers de la route. Freinage subit, signalisation d’urgence, je m’arrête presque, attendant que l’objet menaçant se stabilise sur l’accotement de mon côté. Trois secondes de différence, et je l’attrapais de plein fouet. Ça, c’est pas ordinaire du tout. Comment dit-on ?.... Merci mon Dieu ? (Je sais pas s’il l’a fait exprès… il a peut-être manqué son coup ?)

J’arrive à Pochutla, ce lundi matin. C’est le grand marché hebdomadaire.

J’ai bien trouvé les œufs de fermette que je cherchais pour la première fois (après 4 ans de désenchantement ou parfois d’écœurement par des œufs commerciaux non frais…). Donc, c’était plutôt attendu…

Mais la vieille et sympathique vendeuse (Gloria) avait aussi dans son minuscule étal des boulettes de tamarin et sucre de confection artisanale. Tu mets ça dans l’eau, et ça fait de l’ agua de tamarindo, boisson naturelle très rafraichissante. Le tamarin ? Si… Mais les boulettes, connaissais pas. J’en ai acheté quatre, ce qui était imprévisible.

Bon ! Tout est bouclé, je rentre. Je marchais tranquillement, gros sac à la main, négociant mon passage dans la foule bigarrée. Il y avait bien des jolies femmes, mais je regardais aussi les vieilles, les toute ratatinées, qui vous offrent au passage leurs produits du jour, avec tellement d’espoir de retourner le soir les mains vides et les poches pleines ! Mais leurs étals sont si pleins ! Et il y en a tellement…

Alors là, je ne m’y attendais pas du tout ! Là, sur le petit étal de bois fragile et bien avancé sur le macadam, presque en pleine rue, un tas de champignons rouge-orangé dont je reconnais la forme et la texture normalement dégradées par un mycélium étranger. Surprise de voir ici des Lactaires parasités ! Ils se classent au Québec et en Europe parmi les champignons les plus recherchés par les gourmets. ¿Quanto es?- Dies pesos la bolsa… Moins d’un dollar pour un sac d’un demi-kilo de champignons sauvages de luxe ! J’achète. La vieille me précise le nom local : hongo de gallo (champignon de coq).

Puis j’atteins ma voiture. Au programme : rentrée à la maison pour midi trente, lunch et travaux à mon ordi. Sagement.

Juste avant d’arriver chez moi, je décide subitement de continuer ma route et d’aller payer mes dettes à deux commerçants de Mazunte. Faut pas laisser traîner ces choses là.

Et puis, il fait si beau, si beau ! Et ma plage préférée est maintenant à quelques centaines de mètres.

Sagement, je me dis : non, tu étais à la plage hier, tu y retourneras demain peut-être, mais aujourd’hui, au boulot !

Dix minutes plus tard, je me laissais porter par des vagues puissantes, et je nageais, plutôt je volais dans un état d’apesanteur délirant, dans cette eau fraîche et caressante comme je n’ai pas connu ailleurs de toute ma vie…

Je m’approchais d’un petit récif, nageant avec délice dans les eaux turquoise et écumantes que la houle jetait par-dessus le rocher. Soudain, j’aperçois, quasi incrédule, deux immenses raies dont les ailes (nageoires) brunes tachetées de blanc éclaboussent la surface de ce côté-ci du récif. Elles sont à moins de dix mètres, peut-être cinq, difficile à mesurer en cet instant.

Je prends peur. Car je sais de manière imprécise que certains de ces animaux sont dangereux pour l’homme. J’ai peur qu’ils ne s’approchent de mon petit-grand corps et ne dardent leur lance vers moi. Que je suis nu, seul et vulnérable !

Marche arrière ! Ou plutôt nage sur le dos en direction de la plage, et qu’importe la hauteur des vagues, je m’arrangerai avec elles mieux qu’avec ces poissons méconnus qui me donnent la frousse. L’atterrissage se fait en douceur, entre deux trains de grosses vagues. Mais le cœur me bat quasi comme si j’avais (pour la deuxième fois aujourd’hui) frôlé une mort inattendue.

Et avec tout ça, comme la vie est belle et surprenante ! Quel jeu délirant qui nous entraîne dans sa vivance !

L’ordinaire existe-t-il vraiment ?