mardi 23 décembre 2008

Québec-Ventanilla (Oaxaca, Mexique) 2008 – Phase 3

Phase 3 : trois fois la frontière et puis...
... El Cielo!

J’ai raconté l’aventure de la frontière dans un courriel collectif envoyé le dimanche 16 novembre. Je reprends ici le texte avec quelques mises à jour. J’omets l’épisode de la connexion Internet qui n’a pas marché: trop de mots et pas d’images. En effet, je n’ai pris aucune photo entre mon départ du Falcon Lake State Park et mon départ de San Fernando (Mexique) deux jours plus tard.

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(Je cite mon courriel du 16 novembre.)
Huitième jour de mon voyage. Et je viens tout juste d’entrer au Mexique, légalement.

Car hier, 15 novembre, je suis entré illégalement, par erreur. Ce fut le début de 24 heures de déplaisirs. Il en faut bien, paraît-il, pour continuer à savourer les vrais plaisirs.

Mais le tout est passé. Je viens de m’installer confortablement, et pour la première fois, dans un petit hôtel, dans la petite ville de San Fernando, état du Tamaulipas, Mexique. Ainsi je puis écrire et correspondre grâce à tous les services fournis avec la chambre, dont le WIFI (Internet sans fil). Et ça marche très bien.



I - Corridor et jardin à l'Hôtel La Herradura (Le Fer à Cheval) à San Fernando, Tamaulipas
© 2008 Paul Germain


Donc hier, en partant du camping du Lake Falcon State Park au Texas (où j’ai fait une bonne randonnée ornithologique), je me suis dirigé en vitesse jusqu’à Brownsville pour passer la frontière mexicaine à Matamoros, Tamaulipas.

J’ai dû subir un choc culturel à mon insu, car j’ai multiplié les erreurs. Le choc fut sans doute causé par l’énorme différence entre les signalisations mexicaine et américaine.

Ma première erreur fut de ne pas savoir décoder les instructions (peu explicites) en passant les douanes mexicaines. Je vous fais grâce des détails et explications. Je me suis retrouvé dans le flot des voitures qui passent sans contrôle pour une visite de courte durée à Matamoros. (Ces voitures ne peuvent aller loin, et elles seront fouillées à leur rentrée aux USA.). Puis me voilà lâché dans la circulation très dense de la ville, sans les permis et autorisations nécessaires pour mon séjour prolongé. J’y ai de plus complètement perdu ma route.

Hablando espanol je me suis enfin retrouvé sur la route de Ciudad Victoria, la bonne direction pour suivre mon itinéraire approximatif (je n’ai pas de plan précis pour le Mexique, comme j’en avais pour les USA). Je me réjouissais d’être enfin au Mexique, mais j’avais une inquiétude concernant mon passage à la sauvette de la frontière. Je me disais que j’allais régulariser tout cela bientôt dans un poste douanier, en expliquant mon erreur de Matamoros. Le soleil allait se coucher dans une heure, et j’étais pressé de trouver un endroit ou dormir en sécurité.

Justement! Mais non, pas une auberge, mais un contrôle douanier devant moi, une vingtaine de Kms après la frontière. Stop.

Le douanier : El permiso por el vehiculo? – Euh… je lui présente mes papiers du Québec… mais ça ne passe pas. Et ça devient sérieux. Il m’explique qu’il fallait absolument obtenir le permis d’importation temporaire du véhicule à la frontière, à Matamoros. Aucun autre recours que d’y retourner. Mmmm…!

Demi-tour. Comme la nuit va tomber bien vite, je décide de rentrer passer la nuit au Texas, dans un camping de Brownsville dont j’ai toutes les coordonnées.

Si traverser au Mexique est trop facile, revenir aux USA est autre chose. Tous les véhicules sont inspectés. Donc, ce samedi soir, j’ai fait la queue, pare choc à pare choc pendant deux heures avant de me faire fouiller (gentiment, il faut dire).

Ensuite, mon ange gardien (hem…) m’a conduit en pleine nuit jusqu’au camping dont la réception était fermée. Mais l’ange m’a fait trouver la gérante qui m’a accueilli. J’ai planté ma tente dans l’herbe, chauffé mon repas et mangé tandis que la température chutait anormalement. Alors que deux jours auparavant, il faisait 30 degrés (15 la nuit), cette nuit là (hier) il a fait 6 degrés seulement. Je n’ai pas eu froid, car… je me suis emmitouflé dans mes deux sacs de couchages, le tropical fourré dans le nordique!
[…]

Ce matin, 16 novembre, avant de partir de Brownsville, j’avais plusieurs choses à faire et régler, ce qui m’a pris la matinée.

Je retraversai la frontière au milieu de l’après-midi. Tout s’est bien passé pour le permis d’importation temporaire du véhicule, en une heure à peine (!). Alors, j’ai allumé toutes mes bougies, et j’ai traversé la ville de Matamoros comme un habitué.

Roulant maintenant tout à fait relax en direction sud, je me retrouvai au poste douanier du Km 20 à la même heure exactement que le jour précédant.

L’agent de douane qui m’avait refoulé hier m’a reconnu, et voyant l’autocollant officiel dans mon pare-brise, il m’a félicité. Ils sont vraiment gentils les mexicains. Vraiment, c’est pas une farce. Je les aime bien.

Notez que je pourrais interpréter ses félicitations comme s’il s’était payé ma gueule. On peut toujours assombrir sa propre existence. Mais encore, il aurait raison de rire de moi, et je pourrais bien rire avec lui. J’avais quand même fait une grosse bêtise, et plus d’une petite…!!

Une trentaine de kilomètres plus loin, j’arrivai dans la petite ville de San Fernando. La police locale m’a recommandé le petit hôtel (photo plus haut) où je vais passer la première nuit mexicaine de ce voyage. (Fin de la citation adaptée).

Lundi, 17 nov.
La montée au Ciel… un peu difficile!
Petite journée de moins de 300 Kms, mais bien pourvue en situations imprévues.

Faut dire que j’avais eu la chance de trouver dans mes premières minutes à Matamoros ce que j’avais cherché en vain à Québec : un album de cartes routières du Mexique. Arrêté dans la première station d’essence, je demandai pour une bonne carte routière détaillée. L’employé me dit qu’il n’en avait pas. Mais juste derrière lui, j’aperçu deux albums rouges présentant tous les signes recherchés. J’inspectai : il s’agissait bien du guide routier complet du Mexique en 40 cartes assez bien détaillées. J’achetai immédiatement l’outil rêvé.

Grâce à lui, je pouvais dorénavant me tracer un plan précis de voyage, choisir les endroits à visiter, les routes qui me convenaient le plus. Et grâce à lui, je me faisais de fausses idées sur le terrain que j’allais rencontrer, et j'allais chercher en vain des petites routes qui n’existaient pas!!

J’avais d’abord décidé de suivre le littoral du Golfe du Mexique. J’étais attiré par les oiseaux aquatiques. Mais à la réflexion, puisque j’allais vivre plus d’un an avec les oiseaux aquatiques, et quasi comme eux, j’optai pour l’intérieur, pour la montagne et sa diversité scénique et biologique extraordinaire.




Planche 23 de mon guide rouge (Guia Roji Mexico) : un gros massif de montagnes d’environ 1,500 Kms carrés est bordé d’un large trait vert. Je lis : Reserva de la Biosfera El Cielo. C’est à moins de 300 km de San Fernando. Entre là et là, la grande ville de Ciudad Victoria, que je pourrai contourner par le périphérique.



II– La Reserva de la Biosfera El Cielo, le village de Gómez Farias et le hameau inaccessible (?) de San José.
La carte montre deux villages au sommet du massif, dont San José auquel une petite route accède autant par l’est que par l’ouest. Et ce n’est pas loin de ma route principale (en rouge, la 85). Je me propose donc d’y aller passer la nuit, puis au moins toute la matinée suivante.

Le voyage se déroule comme prévu jusqu’à Guayalejo (en haut à droite sur la carte), où j’arrête un moment pour prendre des photos de la superbe rivière qu’enjambe la route (Rio Guayalejo). Dans une dérive de grandes crues, un automobiliste lave sa voiture garée dans le lit de la rivière. Environnementalistes : détournez votre regard !!





III - El Rio Guyalejo, vue de la route 85 à Guayalejo.
© 2008 Paul Germain



IV - Bain de voiture dans le lit de la rivière Guayalejo.
© 2008 Paul Germain

Puis approchant l’endroit où devrait se trouver le chemin de San José, je porte toute mon attention à la moindre sortie à droite, ainsi qu’au balises et panneaux. Je ne trouve pas. Je me renseigne. Des gens qui se disent familiers avec la région m’assurent que le seul moyen d’atteindre le Ciel (!), c’est par le village de Gomez Farias, un peu plus au sud et à droite. C’est tout de même consistant avec les panneaux routiers…



V - Être si près du Ciel, et ne pas savoir s'y rendre!!!
© 2008 Paul Germain

Vers les 16h j’arrive à Gómez Farias, dans les contreforts de la Sierra Madre Oriental. Tout m’apparaît ici organisé pour rendre le touriste le plus dépendant possible des services offerts : véhicules 4x4, guides, hôtels…etc. C’est pourtant un tout petit village où les informations touristiques, du moins en cette morte saison, sont à tirer au compte-goutte d’un gentil bonhomme qu’on a été chercher au fond de son garage. Il me dit d’abord qu’il est impossible pour mon véhicule de continuer la route vers la montagne, à cause des pierres du chemin. Je lui montre San José sur la carte, situé près du sommet des montagnes (2,320 m) et relié à la route 85 par un chemin carrossable en terre. C’est par là que j’avais l’intention d’arriver au Ciel mais je n’ai pas trouvé l’accès. Il n’existe peut-être pas. L’homme ne peut pas lire la carte. Pas question de rebrousser chemin.



VI - Porte de bienvenue à Gomez Farias El Cielo et détail du panneau
© 2008 Paul Germain


L’homme finit par me dire, en jaugeant de loin ma voiture, que je peux me rendre au hameau de Alta Cima, en montant une douzaine de km, mais pas plus loin.

Je reprends donc la route qui se transforme en une piste pierreuse, dégradée par l’érosion. À pas de tortue je fais là environ 2 km, jusqu’au chantier de construction de la future station écotouristique de la réserve. Quelque 200m plus loin, la piste devient si mauvaise que je me vois contraint de renoncer. Je crains de briser ma voiture, ou encore d’arriver à une passe impossible à traverser. À cette lenteur, je n’arriverais même pas avant la nuit!


VII - La route du Ciel: à gauche, comme une voie romaine, mais ça roule; à droite, la montée devient impossible pour une voiture ordinaire. © 2008 Paul Germain

Environ 150 m en aval du chantier, j’avais aperçu une modeste maison avec une pelouse. Je m’étais alors dit que ce serait un bon endroit pour planter ma tente, avec l’accord de l’habitant. J’y retourne donc, assez confiant. Je trouve le propriétaire et j’obtiens la permission avec toute la bienveillance possible.

Je plante là ma tente, tout au bord de la piste, quand une camionnette s’arrête. Un jeune homme très loquace en sort pour me parler. Il me propose ses services de guide, et toutes sortes de choses, et dans son enthousiasme, il me semble plutôt opportuniste et vorace, ne visant que « mon » argent. Il me demande 300 pesos pour me guider, sans savoir que je m’intéresse particulièrement aux oiseaux. Il finit par me le demander, et je lui révèle ma passion pour les oiseaux. Son enthousiasme fait un bond de plus, et nous nous entendons pour que je le cherche demain matin quand j’arriverai à Alta Cima, où il habite. Je ne lui promets rien, seulement que j’ai l’intention de marcher de mon camp de base jusqu’à Alta Cima, puis de demander pour lui. Après, nous verrons ce qui pourrait se faire.

À 18h, le soleil est déjà couché (mais ici, il n’y a jamais de coucher de soleil, car la haute montagne couvre tout l’horizon ouest), et l’air refroidit beaucoup, il fait déjà 12 degrés. Souper et dodo. Je me couche à peine passé 20 heures, et il fait 8 degrés.

Mardi, 18 nov.
J’ai bien dormi dans mon cocon fait de deux sacs de couchage. Je me lève à 6h40, après la nuit la plus longue et la plus silencieuse que je n’ai pas vécue depuis des lunes. Il ne fait que 6 ou 7 degrés, et une froide rosée perle ou dégouline partout. Déjeuner, bagages, mise en sécurité, mise à l’ombre, et préparatifs pour ma longue marche.

Il est déjà 9 heures et le soleil tape alors que je me mets en marche pour Alta Cima, et peut-être San José… L’inconnu devant moi.

La route est si dégradée que je me félicite d’avoir eu la prudence de ne pas continuer en voiture. Je marche pendant une heure et demi, cherchant les oiseaux et les papillons dans cette réserve de la biosphère. La faune ornithologique me paraît assez pauvre, et je compare cela à ma propre érablière… Est-ce la réalité, ou l’heure du jour, ou mon incompétence, ou la chaleur du soleil qui tape malgré la fraîcheur de l’air en altitude?



VIII - Deux des papillons photographiés en grimpant El Cielo. Celui de droite est connu sous le nom de Anna's Eighty-Eight.
© 2008 Paul Germain

Un seul véhicule depuis le matin : il descend sûrement de Alta Cima vers Gomez. Je me demande jusqu’où je pourrai me rendre ainsi avec mon pas très lent. J’entends venir un autre véhicule. Cette fois, il monte. C’est une camionnette blanche, 4x4, dont la cabine est chapeautée d’un jeu de phares giratoires bleus, blancs, et rouges. La police locale… Je l’arrête pour demander de monter dans la boîte. L’agent me dit : ¡Sube! Je m’asseois sur la structure de métal et pour près de 40 minutes, mes fesses, mon équipement et tout mon corps subissent un barattage assez violent tandis que le 4x4 grimpe lentement la montagne sur les cailloux.

Le policier est accompagné d’une femme dont le physique me rappelle les femmes du Veracruz. Quand nous nous arrêtons, c’est devant la petite école primaire de Alta Cima, car la femme en est la maîtresse responsable. Elle doit aussi être la maîtresse du policier, car, en aparte, il m’en parle brièvement comme étant très chaude. Il ajoute que si je voulais… Je décline la proposition, déclarant que je suis venu ici pour des oiseaux plus légers…




IX - Le policier qui m'a fait monter... néanmoins charmant
© 2008 Paul Germain

Néanmoins, ces deux personnes sont vraiment charmantes à mon endroit.

Je leur demande s’ils savent où trouver Esteban, le guide que je devais rencontrer en ce lieu d’altitude qui s’annonce comme El corazon del Cielo (le cœur du Ciel). Le policier n’en sait rien, mais la maîtresse (d’école) m’envoye à sa maison avec un de ses bambins pour m’y guider. Esteban était bien là, tout heureux que j’arrive au rendez-vous.



X - Panneau indicateur à Alta Cima, El corazon del Cielo – Le coeur du Ciel
© 2008 Paul Germain


Nous discutons à propos de ce qui conviendrait le mieux pour voir des oiseaux et retourner à mon camp avant la fin du jour. Il m’apprend qu’il existe une deuxième route pour redescendre à Gomez, que c’est là le meilleur sentier pour voir une variété d’oiseaux, qu’il est devenu impraticable en voiture à cause de l’érosion, et qu’il est deux fois plus court (environ 6 kms) et donc, abrupte. Par là nous pourrions nous rendre directement à ma voiture. L’affaire paraît bonne. Mais je me méfie encore de lui comme guide pour les oiseaux, je doute de sa compétence.

Reste à en fixer le prix. De 300 pesos demandés la veille, il diminue à 200 quand je lui fais penser au salaire journalier de ses voisins travailleurs au chantier de construction. Je lui offre 150 pesos, qu’il accepte après une légère hésitation. Es mejor que quedar aquí y hacer nada, lui dis-je. Je compte sur la saison morte… Il accepte et me demande une dizaine de minutes pour se préparer. Je m’amusai pendant ce temps à photographier le hameau et les enfants d’école, et la maîtresse aussi…



XI - À l'école primaire de Alta Cima
© 2008 Paul Germain

Nous partons enfin tous les deux, bien équipés. Dès les premières minutes, je suis très surpris et rassuré. L’homme de 31 ans s’avère d’une compétence professionnelle, avec un équipement moderne (détails et photo plus loin) pour faire chanter et approcher les oiseaux de toutes espèces, en plus de son habileté personnelle à en imiter les cris et les chants, et à faire toutes sortes de bruits pour les exciter et les attirer. Il connaît tous les noms anglais des oiseaux du Tamaulipas, bien que j’aie du mal à comprendre son accent. Il ne parle toutefois que l’espagnol, et quand il baragouine en anglais, je l’invite à me faciliter les choses en parlant sa langue maternelle. Vous vous sentez très vite à l’aise et même en amitié avec ce garçon passionné des oiseaux, et très compétent. Il vous est aussi très attentif, et d’un savoir vivre remarquable.



XII - Esteban Berrones Benítes, guide ornithologue à la Reserva de la Biosfera El Cielo, Tamaulipas, Mexique; un excellent guide!

Si la faune ornithologique m’avait paru assez pauvre ce matin, avec lui, tous les trésors ailés semblent se révéler comme par magie. Tous ses sens sont très éveillés. Aucun son ni aucune plume ne lui échappe. C’est passionnant et très dense comme expérience ornithologique.

Néanmoins, en descendant cette piste abrupte et caillouteuse, je dois aussi prêter beaucoup d’attention à mes pas pour ne pas rouler et tomber, ou me faire une entorse.

Mon ange a de nouveau bien travaillé
Et puis, chemin faisant, je me laisse aussi aller à quelques réflexions, notamment sur la séquence d’événements imprévus qui m’ont mené à cette randonnée ornithologique hors du commun.

D’abord, il y a deux jours, mon plan était plutôt d’explorer la côte du Golfe du Mexique en descendant vers le Veracruz. Mais la Sierra – chaîne de montagnes – m’a paru soudain plus invitante, plus riche en découvertes. Et ce n’est qu’à mon départ de San Fernando sur la route 101 allant vers Ciudad Victoria que je décidai d’y rester plutôt que de prendre la 180 vers la côte et la ville de Tampico. Pourtant le guide Lonely Planet ne dit absolument rien de la réserve El Cielo, ni de l’état du Tamaulipas – pas même mentionné. Mais les mots Reserva de la Biosfera sur mes cartes routières aiguisent mon appétit de naturaliste. Sans mon guide rouge acheté par chance à Matamoros, qui sait quelle aurait été ma route?

J’ai raconté plus haut comment, alors que je tentais d’approcher de la réserve, je me suis retrouvé à Gomez Farias, un peu malgré moi. Puis comment j’ai dû planter ma tente un peu plus loin, faute de pouvoir conduire ma voiture au sommet du Cielo. Enfin, comment le guide Esteban, descendu du Ciel, m’a alors repéré au passage alors qu’il y remontait en transport collectif. D’où le rendez-vous de ce matin, lequel cependant ne se serait pas matérialisé sans que le policier reconduise tardivement la maîtresse à la petite école de Alta Cima…

J’ai été comblé par la randonnée ornithologique de 4 heures, et par la compétence et la personnalité du guide. Je lui ai acheté son CD de chants des oiseaux les plus recherchés de la réserve El Cielo. Et puis… j’ai oublié mon marchandage et je lui ai donné les 200 pesos qu’il avait bien mérités.

La journée fut merveilleuse. Je garderai un souvenir mémorable de cette étape dans la Sierra Madre Oriental, en route vers la Sierra Madre del Sur.

Quelques détails techniques de l’excursion


Esteban était équipé d’un i-pod minuscule sur lequel il avait enregistré les chants et cris de plus de 700 espèces d’oiseaux.











XIII - Esteban fait jouer un chant d'oiseau pour faire se manifester un individu de même espèce.

© 2008 Paul Germain

À tout moment, le long de la piste qu’il connaissait comme le fond de sa poche, l’ayant explorée depuis 5 ans comme guide expert de la réserve, il sortait son petit machin qu’il connectait à un double haut-parleur stéréo très compact mais efficace pour cette fonction. Puis il sélectionnait dans le répertoire le nom de l’espèce voulue, et le chant enregistré était lancé dans l’air frais de la forêt. Presque toujours, l’oiseau recherché répondait, et le plus souvent, il s’approchait de sorte qu’on pouvait bien le voir. J’ai ainsi pu découvrir beaucoup d’espèces nouvelles pour moi, et de coloris fascinants. Mon guide lui-même n’avait de cesse de lancer des oh! et des wow! tellement ces oiseaux se présentaient bien. Et moi, j’appréciais son enthousiasme autant que sa compétence.

Voici la liste des oiseaux que nous avons observés (35+ espèces, dont 21 nouvelles* pour moi) :

Ara militaire*
Batara rayé*
Buse grise
Cardinal à collier*
Chevêchette cabouré*
Colin chanteur*
Colombe de Verreaux
Colombe inca
Crécerelle américaine
Faucon des chauves-souris*
Geai vert*
Grimpard à bec ivoire
Grimpard fauvette*
Grimpard moucheté*
Grive à tête noire*
Ortalide chacamel*
Paruline à calotte noire
Paruline à couronne dorée*
Paruline à croissant
Paruline à croupion jaune
Paruline à gorge noire
Paruline à sourcils dorés*
Phébi de l’est
Pic à ailes bronzées* (endémique au Tamaulipas)
Roitelet à couronne rubis
Solitaire à dos brun*
Sourciroux mélodieux*
Troglodyte à poitrine tachetée*
Troglodyte domestique
Trogon montagnard* (voir la photo ci-dessous)
Tyran de Couch*
Tyran olivâtre *
Urubu à tête rouge
Viréo à tête bleue
Viréo aux yeux blancs*


Fin d’après-midi, retour à mon camp de base. J’y dormirai une seconde nuit, afin de partir tôt le matin suivant. Je vise une deuxième réserve de la Biosphère, un peu plus au sud, avant de me diriger vers la côte du Golfe.



XIV - Tienda de artesanias, Gomez Farias - Trogons montagnards
© 2008 Paul Germain


Un couple de Trogons montagnards s’est brièvement montré à Esteban et moi dans les cimes de la forêt. Je n’ai pu les photographier en nature. Mais un artiste a peint ces oiseaux sur le mur d’une boutique au village.

Prochain épisode :
Phase 4 : un cul-de-sac et un grand détour jusqu’à Panuco, état du Veracruz



1 commentaire:

Anonyme a dit…

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