samedi 22 mars 2008

Mis mejores de Chiapas

Mes meilleures du Chiapas

My best photos from Chiapas



Nous sommes montés à bord de l’autocar dans la soirée du 25 février à destination du Chiapas, un état mexicain situé entre l’Oaxaca et le Guatemala.



Copyright Paul Germain 2008 (fond de carte adapté du guide Lonely Planet)
Localisation du Chiapas au sud-est du Mexique
Depuis Mazunte sur la côte du Pacifique jusqu’à San Cristobal de las Casas
au centre du Chiapas, il y a 10-12 heures de route (environ 600 km).



Adéline et moi sommes de vieux amis et nous voyageons bien ensemble. Le trajet depuis Pochutla jusqu’à San Cristobal de las Casas dure toute la nuit. La vitesse est réduite par les innombrables méandres des routes de montagne, les montées derrière des camions lourdement chargés, et la multitude des topes ou “ polices dormantes ”, dos d’ânes construits en travers de la chaussée pour forcer l’arrêt ou presque.

L’arrivée au petit matin dans la ville coloniale de San Cristobal est un charme rafraîchissant. L’altitude tempère le climat et, en hiver, il fait plutôt froid la nuit… entre 5 et 10 degrés.

Si j’entreprenais de raconter seulement les plus intéressantes des péripéties et observations du voyage, je dépasserais beaucoup le cadre de ce blogue. Je voudrais d’abord présenter ici une série d’images captées aux plus beaux sites visités, ou pendant des moments merveilleux. Ce faisant, je ne rends pas justice à la réalité. Il faudrait un grand livre d’art pour traduire adéquatement en images et en textes les réalités que nous avons contemplées.
Je t’invite donc à parcourir les images qui suivent avec leurs courtes notes respectives. Après cela, si le temps te le permet, tu pourras prendre connaissance du déroulement général du voyage avec quelques repères géographiques et historiques.









© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.1 – Museo del Ámbar, San Cristóbal de las Casas
Pièce d'ambre polie.





© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.2 – Museo del Ámbar, San Cristóbal de las Casas
Pièces d'ambre polies et petite sculpture





© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.3 – Museo del Ámbar, San Cristóbal de las Casas
Poisson sculpté dans de l'ambre.

























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.4 – Grutas del Nuevo Rancho, al sur de San Cristóbal de las Casas
Le jour entre ici dans la grotte au sud de San Cristobal, mais elle est éclairée artificiellement sur une distance de 350 mètres, parcourue par un trottoir de béton. Interdit d’aller plus profond…























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.5 – Cascadas El Chiflón, Chiapas, México
Les eaux blanches et turquoise dévalent sur plus de 100m en hauteur, dont 70m pour la première chute connue comme le voile de la fiancée (Velo de Novia). Ici, une chute intermédiaire.




© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.6 – Lago Tziscao, Lagos de Montebello, Chiapas, México
Les eaux bleu vert tendre du lac Tziscao paraissent d’acier sous le couvert nuageux de cette journée pluvieuse. Derrière le lac, les montagnes du Guatemala.




© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.7 – Cascadas Agua Azul, Chiapas, México
Les pluies de la veille ont rougi les eaux turquoise des cascades dites des Eaux bleues. Elles dévalent dans une longue série de chutes, de bassins et de torrents dans un décor forestier bien aménagé pour les visiteurs.
























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.8 – Palenque, Chiapas, México: la ciudad maya antigua
À Palenque, l’ancienne ville Maya couvre une superficie estimée à plus de 15 km2. Des centaines d’édifices en ruines n’ont pas été mis au jour. Abandonnée au 9e siècle, elle ne fut connue du monde occidental qu’en 1746. Ici, une acropole reconstituée au sein de la forêt.



















© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.9 – En una lancha sobre el Rió Usumacinta, Chiapas, México
Pour accéder aux ruines mayas de Yaxchilán situé sur une presqu’île en pleine jungle, il faut parcourir 22 km sur le fleuve Usumacinta qui marque la frontière entre le Mexique et le Guatemala. Ici la bonne humeur est contagieuse.


















© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.10 – Una lancha turistica sobre el Rió Usumacinta, Chiapas, México
Une flotte de grandes pirogues motorisées, rapides et couvertes assure le transport des visiteurs entre le débarcadère de Frontera Corozal et le site de Yaxchilán, une descente de 40 minutes sur le fleuve Usumacinta.


















© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.11 – El corriente del Rió Usumacinta, Chiapas, México
La remontée prend une heure, dû au contre-courant assez rapide. Ces eaux turquoise pâle traversent la jungle tropicale humide et sont habitées par une diversité de poissons, crocodiles, alligators et caïmans.


















© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.12 – Gran Acrópolis, Zona Arqueológica Yaxchilán, Chiapas, México
J’ai été fasciné par le mariage de la jungle avec les ruines – en partie reconstituées – de l’antique cité maya de Yaxchilán. Ici, la grande acropole, morte derrière de grands arbres bien vivants


















© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.13 – Gran Acrópolis, Zona Arqueológica Yaxchilán, Chiapas, México
Morte, sans doute, mais bien impressionnante dans sa rigidité à peine adoucie par la végétation qui se nourrit de ses restes. Le site fut abandonné par les mayas vers l’an 810.




© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.14 – Amigos, Zona Arqueológica Yaxchilán, Chiapas, México
Pas tout à fait jeunes, mais bien vivants comme les arbres tout autour des ruines. Nous voyageons bien ensemble, Adéline et moi. Vive l’amitié. Merci aux amis qui ont insisté pour que je pose ainsi…
























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.15 – Ceiba, Zona Arqueológica Yaxchilán, Chiapas, México
Cet arbre géant, sur lequel poussent une quantité d’épiphytes, est un Ceiba. Ils sont nombreux dans la jungle tropicale, et ils me font penser aux fromagers d’Afrique à cause des puissants contreforts qui unissent leur tronc aux racines. Sont-ils parents ?










© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.16 – Templo de las Pinturas, Zona Arqueológica Bonampak, Chiapas, México
Le site archéologique de Bonampak ne fut connu du monde occidental qu’en 1946. Il devint rapidement célèbre à cause des nombreuses fresques illustrant les rites et cérémonies mayas.









© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.17 – Oropendola, Zona Arqueológica Bonampak, Chiapas, México
Le site archéologique de Bonampak m’a surtout ravi à cause de sa végétation et de ses oiseaux. Pardon, mes amis anthropologues ! Ce gros cassique de Montezuma (Oropendola) en train de commencer son nid près des ruines vaut bien une fresque…








© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.18 – Río en la Selva Lacandona, Lacanjá Chansajab, Chiapas, México
Au cours de notre randonnée dans la jungle lacandone, nous avons traversé des dizaines de rivières et ruisseaux aux eaux limpides, alimentés par une pluviosité élevée, et filtrés par une abondante végétation.







© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.19 – Flor de colibri en la Selva Lacandona, Lacanjá Chansajab, Chiapas, México
La fleur de colibri, selon le guide, est ainsi nommée parce qu’elle attire ces petits oiseaux. Cette plante est commune dans le sous-bois de la jungle lacandone. Mais nous marchions rapidement… Je n’ai pas vu un seul colibri. J’ai dû demander une pause du groupe pour faire quelques photos de ces fleurs, grandes comme une main. Merci tout de même !






© Copyright Adéline Thomas 2008
Imagen no.20 – Nadando en la Selva Lacandona, Lacanjá Chansajab, Chiapas, México
À la proposition du guide, je me suis lancé dans ce bassin naturel au sein d’une cascade, en pleine jungle. Délicieuse fraîcheur ! Après tant de sueurs à courir cette jungle à obstacles, je me suis surpris à être le seul du groupe à m’être baigné. Suis-je vraiment excentrique ?





© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.21 – Caminando en la Selva Lacandona, Lacanjá Chansajab, Chiapas, México
À plusieurs reprises, nos sens ont dû être très éveillés afin de poursuivre la randonnée sans incident. Ici, Juan Francisco Gómez et Angélica De la Luz traversent une rivière sur un pont rudimentaire.
























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.22 – Arbol gigante en la Selva Lacandona, Lacanjá Chansajab, Chiapas, México
Laura Solcà, de la Suisse italienne, au pied d'un géant (Ceiba?) de la jungle lacandone. Noter les puissants contreforts qui protègent l’arbre en cas d’ouragans.








© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.23 – Sobre el rio Grijalva, Cañon del Sumidero, Chiapas, México
Oui! C'est bien Adéline parmi les passagers de l'embarcation qui file vers le Canyon du Sumidero. Le parcours dure presque deux heures, sur quelque vingt kilomètres du lac artificiel retenu entre les parois du canyon par le barrage hydroélectrique de Chicoasén.







© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.24 – Paredes vertiginosas, Cañón del Sumidero, Chiapas, México
L’entrée dans le canyon ne manque pas d’impressionner. Plus loin, les parois rocheuses presque verticales s’élèvent à plus de 800m au-dessus du niveau de l’eau. La faille a une hauteur d’un kilomètre (certaines affiches disent 1,200m), et la profondeur d’eau maximale est de 200m.






© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.25 – Mirador El Tepehuaje, Cañón del Sumidero, Chiapas, México
Vue du canyon depuis le belvédère El Tepehuaje. Si le plan d’eau a une largeur de 200 m, la photo permet d’estimer la hauteur des parois à près d’un kilomètre. Ce paysage grandiose se transforme au cours de la journée avec le déplacement du soleil, devenant plus dramatique en fin d’après-midi.























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.26 – Mirador El Tepehuaje, Cañón del Sumidero, Chiapas, México
Vue plus en aval du canyon depuis le belvédère El Tepehuaje. Dans l’ombre qui envahit le fond du gouffre, on peut apercevoir deux chaloupes en tournée touristique. On dirait que les falaises vont les engloutir.
























© Copyright Paul Germain 2008
Imagen no.27 – Mirador Los Chiapas, Cañón del Sumidero, Chiapas, México
Vue du canyon au téléobjectif depuis le dernier belvédère sur les hauteurs, Los Chiapas. Le fond du gouffre ainsi rapproché, on peut admirer trois oiseaux blancs qui tracent leur sillage sur les eaux bleu noir. En fait, la tête de chaque oiseau est un bateau avec ses 15 passagers. On dit souvent que le monde est petit, mais alors, que sommes-nous dans ce monde ?


Quelques repères chronologiques, géographiques et historiques


Le premier jour passé dans la ville de San Cristobal de las Casas (fondée en 1528 par le conquistador espagnol Mazariegos) m’a permis, entre autres, de visiter le Musée de l’ambre (Museo del Ambar). Le Chiapas possède des mines d’ambre, cette résine fossilisée qui a coulé de certains arbres il y a 30 millions d’années. Je montre ici des photos d’ambre poli et des sculptures tirées d’une étonnante collection alimentée par plusieurs artistes. La ville elle-même est un petit joyau, mais je ne l’ai guère photographiée, par manque de temps. Il me faudrait plusieurs jours pour choisir des points de vue et des lumières qui rendent bien le charme de cette architecture coloniale haute en couleurs.

Nos plans de voyage initiaux ont été chambardés dès ce premier jour, car nous avons accepté de nous joindre à des tours organisés recommandés par nos hôtes. Ces deux tours nous amèneraient à plusieurs des sites fixés dans nos plans et à d’autres plus intéressants. C’était plus cher que prévu, mais beaucoup plus efficace, vu notre ignorance des lieux et des moyens logistiques précis. Cela dit, si je retourne au Chiapas, j’organiserai mon voyage de manière indépendante, grâce à ce que j’ai appris.

Le premier tour occupa toute la deuxième journée. On nous amena jusqu’aux lacs de Montebello (Lagos de Montebello), près de la frontière du Guatemala, en visitant au passage une immense grotte (Grutas del Rancho Nuevo), et la très haute cascade El Chiflón (la première chute fait 70m d’un bond). Il a plu toute la journée, ce qui a diminué la qualité de la lumière, des couleurs et de l’eau. Les eaux turquoise se teintaient de rouille à cause de l’érosion… Nous étions mouillés de l’extérieur par la pluie, et de l’intérieur par notre sueur, tellement il faisait chaud à monter des dizaines de mètres en forêt. Mais c’était quand même beau et bien amusant. Les photos montrent chacun de ces trois principaux sites. Ci-dessous, une carte les situe par rapport à San Cristobal et la frontière du Guatemala.




Copyright Paul Germain 2008
Le premier tour organisé
De haut en bas dans les éclaircies, San Cristóbal, la Grotte, la cascade El Chiflón et Tziscao sur un des nombreux lacs de Montebello, à la frontière du Guatemala. Distance : environ 150 km.



Le deuxième tour occupa les trois jours suivants, en partant de San Cristobal à 6h le matin.



Copyright Paul Germain 2008
Le premier jour du deuxième tour
De San Cristobal aux Cascades Agua Azul, et Misol-Há, puis aux ruines de Palenque ; nuit dans la jungle près de Palenque.

Le jour 1 nous amenait jusqu’aux environs de Palenque, en passant par les immenses cascades Agua Azul (Eau Bleue) où j’aurais bien passé une journée entière au lieu des 2 heures accordées. Ici encore, les eaux bouillonnantes étaient passées du turquoise au brunâtre à cause des pluies de la veille, ce qui se voit sur mes photos. Avant d’arriver aux ruines mayas de Palenque, on nous accorda une petite heure à la cascade Misol-Ha, moins photogénique, mais dont l’attrait particulier consiste à se rendre dans une grande grotte derrière le rideau d’eau. Là vous êtes rapidement trempés jusqu’aux os par les embruns tourbillonnants. Nous n’y sommes pas rendus parce que nous n’avions pas de moyen de nous sécher avant de reprendre l’autocar. La prochaine fois, plus autonome ! Mes photos – aucune n’a été retenue pour ce blogue – évoquent l’exotisme du lieu, en pleine jungle tropicale humide.

Enfin, le plat principal était pour la plupart des visiteurs les ruines de l’antique cité maya de Palenque. Occupée dès le premier siècle avant notre ère, cette ville connu son apogée aux 7e et 8e siècles. Elle est connue du monde occidental depuis 1746. J’ai pris plusieurs photos, en résistant au réflexe touristique qui est de tout capter, le nouveau et l’exotique. J’ai tenté de réserver mon attention sur les ambiances et l’esthétique. Quand aux innombrables données historiques et archéologiques, je préfère les laisser à ceux et celles qui peuvent les digérer. Pour ma part, si je me soucie d’apprendre une bonne partie de ce qui est montré, je rate le charme et la beauté des lieux. Je me suis souvent trouvé loin derrière le groupe…

Pour la nuit, Adéline et moi avons choisi de louer une cabaña dans la jungle où s’entendent les singes hurleurs, plutôt qu’une chambre d’hôtel en ville. En arrivant à la brunante dans le hameau El Panchán, nous avons été accueillis par une bande de singes. Leurs clameurs faisaient penser à une bataille de tigres. Très impressionnant. Plus tard, ils nous ont laissé dormir tranquilles.





Copyright Paul Germain 2008
Les jours 2 et 3 du deuxième tour
De Palenque au débarcadère Frontera Corozal sur le fleuve Usumacinta, en chaloupe aux ruines de Yaxchilán, retour au débarcadère et de là aux ruines de Bonampak, puis à un des camps mayas de Lacanja Chansayab pour la nuit. Le lendemain, randonnée pédestre dans la jungle lacandone.

Le jour 2, nous partions encore à 6h, avant le lever du soleil, pour les rives du fleuve Usumacinta, qui sert de frontière entre le Guatemala et le Mexique sur une partie de son très long parcours. De là, une pirogue motorisée nous fit descendre le fleuve pendant 40 minutes pour accéder au site maya de Yaxchilán, au bord de la jungle lacandone. Ces ruines sont d’autant plus impressionnantes qu’elles se trouvent au milieu de la forêt autant que la forêt se trouve au milieu des ruines. Des arbres incroyables ! Je laisse parler quelques unes de mes photos. C’est le site qui m’a le plus emballé dans tout ce voyage. Là, je passerais non pas deux heures, ni même toute une journée, mais une semaine entière. Une heure de bateau est nécessaire pour remonter le fleuve jusqu’au débarcadère.

De là, nous sommes allés au site maya de Bonampak, dont les ruines sont célèbres surtout à cause des fresques sur les murs de pierre, qui décrivent les rites et cérémonies mayas dans les moindres détails. J’ai montré ici une photo assez représentative (flash interdit en ces lieux relativement sombres). Mais pour moi, ce qui m’a le plus intéressé, c’est la colonie de cassiques de Montézuma qui construisaient leurs nids comme d’immenses chaussettes pendantes dans un arbre très haut à côté d’un très haut édifice. Je passai là au moins une demi-heure à photographier ces oiseaux extraordinaires, assis sur les hauteurs de pierres muettes qui gardent en secret la mémoire des milliers d’êtres humains sacrifiés en ces lieux de pouvoir. Mais par devant moi et en cet instant, la Vie prenait toujours sa joyeuse revanche dans les chants mélodieux et puissants de ces gros oiseaux au riche plumage jaune et brun et à la tête multicolore.

La nuit entre les jours 2 et 3 se passa dans de minuscules et rustiques cabines dans un campement maya des environs de Bonampak. L’accueil fut simple et rudimentaire. Le principal atout de cette escale fut de nous connaître mutuellement, les huit membres du groupe qui allait faire la randonnée du lendemain en pleine jungle.

Le jour 3, de 8 heures à midi, nous avons marché des kilomètres et des kilomètres dans la jungle lacandone (la selva lacandona) dont le nom évoque, je crois, un faciès particulier de la jungle tropicale humide de cette région. Nous étions au sein d’une végétation incroyablement luxuriante dans un réseau serré de rivières et ruisseaux aux eaux chaudes et claires, pleines de vie. Nous avons aperçu plus de petits poissons que d’oiseaux ou d’autres animaux, car nous marchions rapidement et en groupe (là je ne pouvais me permettre de traîner loin derrière, au risque de me perdre pour longtemps… !). Le guide était formé pour parler surtout des plantes et de leurs usages médicinaux. Moi, j’ai croqué quelques fleurs au passage…

Le temps était couvert, écrasant. En après-midi, une averse tropicale joua sa sarabande sur les toits de tôle sous lesquels nous attendions la fourgonnette à destination de Palenque. C’est seulement à ce moment qu’Adéline et moi apprîmes que le tour s’arrêtait dans cette ville, à 5 heures de route de San Cristobal d’où nous étions partis ! Nous improvisâmes une nuit à Palenque, et prîmes l’autocar le matin suivant pour San Cristobal. Cette autre journée fut consacrée à des achats d’artisanat, de pierres précieuses, de livre…et à l’organisation du dernier tour pour le lendemain.




Copyright Paul Germain 2008/span>

Le dernier tour, au dernier jour

De San Cristobal à Chiapa de Corzo, puis sur le fleuve Grijalva jusque dans le Canyon du Sumidero. En après-midi, tour des belvédères par la route sur la montagne dans le Parc national du Sumidero. Le soir, départ en autocar de Tuxtla Gutierez pour arriver le matin à Pochutla, puis à nos cabañas à Mazunte.



C’était alors le 3 mars, le dernier jour au Chiapas. Plusieurs des gens rencontrés nous avaient recommandé les vertigineuses parois de roc du Canyon du Sumidero (El Cañon del Sumidero). Juste au nord de la ville de Tuxtla Guttierez, la capitale du Chiapas, le fleuve Grijalva coule au fond d’une faille gigantesque qui a fendu le massif montagneux il y a quelques années… (environ 12 millions). Puis la société hydroélectrique mexicaine a construit en 1981 le barrage de Chicoasén qui a relevé le niveau de l’eau de 200 mètres. Le réservoir ainsi encaissé est un lac étroit et long de quelque 25 km, un corridor idéal pour un tour de bateau de deux heures. Comme on dit souvent : «… à couper le souffle ». À cette fin, mes photos manquent la 3e, la 4e et la 5e dimension. C’est surtout cette dernière qui frappe. En réalité, nous n’avons pas été déçus, Adéline et moi, même si nous étions les millionièmes à faire ce tour très commercial. Le guide (et pilote) était vigilant et ralentissait le bateau à chaque endroit où une observation spéciale était possible (crocodiles, cormorans, singes, formations géologiques, etc.). Quant aux parois rocheuses, elles s’imposent d’elles-mêmes sur presque tout le parcours, atteignant plus de 800 mètres au-dessus du niveau de l’eau.

De l’embarcation, cette hauteur est difficile à apprécier. Je désirais un contact plus réel. Le guide Lonely Planet mentionne une petite route menant de la ville de Tuxtla Guttierez à cinq belvédères construits juste au bord du gouffre, au sein du Parc national du Sumidero. Je proposai alors à Adéline de nous louer un taxi pour faire le tour des belvédères. La négociation avec un taximan ayant été avantageuse, nous consacrâmes le dernier après-midi du voyage à nous couper le souffle à coup sûr. Cette randonnée terrestre, presque aérienne, compléta merveilleusement le tour aquatique. Du haut du ciel, où j’aurais aimé me lancer en deltaplane, nous pouvions contempler ce paysage tectonique et titanesque. Tout au fond, plusieurs bateaux minuscules traçaient leur sillage dans les méandres du Grijalva, eaux vertes ou bleu noir selon la séquence des ombres et lumières. D’invisibles touristes emplissaient ces chaloupes motorisées où nous avions pris place le matin même. Le spectacle était méditation.

¡Adios Chiapas! Voy a regresar.

4 commentaires:

david santos a dit…

Bonsoir!
Bonne postage, marci.

Anonyme a dit…

Bravo mon cher! Quelle mémoire! C'est tout à fait exceptionel, ce talent que tu as de capter l'essentiel, le réel et la simple beauté naturelle des éléments et des gens qui se trouvent sur ton sentier...dans ces nombreux moments présents...De fait,c'est une vraie méditation, d'observer ces photos magnifiques et de lire ces textes captivants. C'est une expérience à la fois énergisante et passionante de te rencontrer dans ce blogue...Merci bien, Adéline

Valérie a dit…

Allô cher Paul,

Tu sembles émerveillé et paisible dans cet environnement chaleureux. Ça se voit particulièrement dans la photo de toi et Adéline.

Fais-moi signe à ton retour,

Valérie

Marmex a dit…

Hola,

Merci pour ce photo reportage qui va me donner de bons repères pour le voyage que je pense y faire en décembre 2010.
A mon tour je peux te donner l'adresse de mon blog que j'ai fait sur l'Argentine en février 2010: "paca40.over-blog.com".

Hasta luego

Jacques